Quels salaires dans la fonction publique de l'Etat?

Les salaires moyens nets des agents de l'Etat

Dans une étude publiée en août 2018, l'Institut national de la statistique (Insee) indique qu'en 2016 le salaire net moyen en équivalent temps plein (ETP) des agents de l’Etat a atteint 2.505 euros par mois (+ 0,2% en euros constants, c'est-à-dire en annulant l'effet de l'inflation). Il s'élève à 2.541 euros nets mensuels si l'on exclut les contrats aidés et les apprentis.

L’évolution du salaire net moyen connaît de fortes disparités selon les catégories hiérarchiques, et le statut. 

Les salaires médians des agents de l'Etat

Meilleur indicateur que le salaire moyen, le salaire médian en EQTP s’élève à 2.310 euros nets par mois (EQTP), en 2016, en hausse de 0,5% par rapport à 2015. Autrement dit : 50% des agents ont un salaire net mensuel de 2.310 euros au minimum, et 50% moins de 2.310 euros nets.

Par ailleurs, les chiffres de l'Insee montrent que :

• Les 10 % de salariés de l'Etat en EQTP les moins bien rémunérés perçoivent un salaire net mensuel inférieur à 1.494 euros.
• Les 10 % de salariés de l'Etat en EQTP les mieux  rémunérés perçoivent au moins 3.611 euros nets mensuel

Une autre source, "Rapport sur l'Etat de la fonction publique et les rémunérations", annexé au PLF 2018 (celui pour 2019 n'est pas encore publié), donne des indications sur ces salaires nets médians en 2015, en distinguant suivant le statut, la catégorie socioprofessionnelle, et le sexe.

NB. Nous reprenons le terme "salariés" de l'Etat, utilisé par l'Insee, qui englobe les fonctionnaires et les non-fonctionnaires. Dans nos tableaux, les chiffres sont arrondis à la dizaine la plus proche; le salaire moyen de 2015 figure ici à titre indicatif pour faciliter les comparaisons, le cas échéant.

> Lire aussi : Quels salaires dans la fonction publique territoriale ?

Primes et rémunérations annexes : 20,3% en moyenne du salaire brut des fonctionnaires en 2016

La hausse du salaire moyen des titulaires s’explique principalement par la hausse des primes et rémunérations annexes (4,8 % en euros constants en 2010). Celles-ci représentent en moyenne 20,3  du salaire brut des agents titulaires (à comparer avec 22% en 2015, et 20,2% hors indemnité de résidence et supplément familial de traitement). Elles incluent notamment les indemnités liées au paiement des heures supplémentaires, les indemnités aux titres de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) et le rachat de jours épargnés dans le compte épargne-temps (RTT).

Les salariés présents deux années consécutives (du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2016) chez le même employeur et avec la même quotité de temps de travail forment près des deux tiers des effectifs dans la FPE (81,7 % de fonctionnaires et 18,3 % de non-fonctionnaires). Les fonctionnaires, les salariés des ministères et les personnes en milieu de carrière y sont les plus surreprésentés.

Le salaire net moyen de ce groupe, appelé rémunération nette moyenne des personnes en place (RMPP), augmente de 1,7 % en euros constants entre 2015 et 2016, grâce aux gains d’ancienneté et progressions de carrière.

Fonction publique de l'Etat : les femmes payées 3% de moins que les hommes

A situation analogue (compétences, ancienneté, fonctions, travail à temps partiel ou non, présence dans un établissement public administratif ou un ministère), les femmes restent moins bien payées que les hommes. La distorsion est de 3% en 2016  (3,2% en 2015). Le salaire net (en équivalent temps plein) des femmes en 2016 s'élève à 2.351 euros.

L'Insee avance quelques explications :

• parcours comportant des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière, 
• les femmes occupent toujours les postes les moins  rémunérateurs. Ainsi, parmi les 10% des salariés les moins rémunérés, 70% sont des femmes.
• Par ailleurs les deux tiers des enseignants sont des femmes (elles représentent plus de 80% des professeurs des écoles). Or , le salaire des enseignants, qui appartiennent à la catégorie A (cadres de la fonction publique, est  inférieur de 27,3 % à celui de leurs homologues non enseignants

En quatre ans, des hausses plus rapides pour les contractuels

Entre 2006 et 2010, les agents de catégorie B, les contractuels et les jeunes ont bénéficié des hausses de salaire les plus rapides. Les titulaires ont profité, en moyenne annuelle, d’une hausse de salaire net de 2,1 % en euros constants, contre 2,3 % pour les non-titulaires

Parmi les titulaires, ce sont les agents de catégorie B qui ont bénéficié des augmentations les plus favorables. Les jeunes qui avaient moins de 30 ans en 2006 ont bénéficié des hausses de salaires les plus fortes sur la période: 3,5% en moyenne annuelle en euros constants, alors que la hausse est limitée à 1,6% pour les agents de 50 ans ou plus.