Maître-chien : une compétence recherchée dans la police municipale
Policière municipale et maître-chien depuis trois ans, Lydie, 26 ans, ne sort jamais sur le terrain sans son fidèle Berger allemand. Un métier dont elle rêve depuis toute petite.
Enfant, Lydie aime déjà beaucoup la compagnie des chiens. Sa vocation en germe éclot tout à fait lorsqu’elle découvre des reportages sur la profession de maître-chien. «J’ai alors mis tout en œuvre pour faire un métier en rapport avec la sécurité et pouvant s’exercer avec un chien, explique la jeune policière. Ce métier est une véritable passion, qui demande énormément d’investissement personnel » prévient-elle.
Sur son temps et ses deniers personnels, Lydie a ainsi décroché le diplôme d’éducateur canin, le certificat de capacité des animaux domestiques, spécialité chien. Elle a également suivi une formation d’un mois au centre national d'instruction cynophile de la gendarmerie à Gramat et validé la formation « secourisme canin » étalée sur un an.
Davantage de postes dans la PM
Avant d’intégrer la police municipale à Pierre-Bénite puis à Grenoble, Lydie démarre en tant que gendarme en Haute-Savoie dans le groupe d’investigation cynophile de Bonneville couvrant tout le département. Lydie y est maître-chien volontaire suppléante pendant un an.
Se rendant compte que les postes convoités se libèrent au compte-goutte dans la gendarmerie, elle se réoriente vers la police municipale, offrant davantage de possibilités. En effet, chaque commune peut potentiellement développer sa propre brigade cynophile. Il ne tient qu’au maire de la mettre en place.
Une arme de poing sur pattes
A Grenoble, les maîtres-chiens patrouillent, le soir, de 18h30 à 3h30. Ils sont cinq maîtres-chiens, trois hommes et deux femmes. Un ou deux maîtres-chiens viennent en support de chacune des équipes de nuit. Les chiens sont transportés dans des véhicules équipés de cages grillagées. Le chien n’est à priori jamais offensif. « On ne va pas le lancer sur des individus, si ce n’est pas justifié ! », insiste Lydie.
Depuis son entrée en fonction à Grenoble, Lydie n’a demandé qu’une seule fois à son chien de frapper un individu. Le chien toujours muselé obéit au doigt et à l’œil de son maître et est capable de frapper un individu agressif au niveau du sternum, de la tête ou des parties génitales. Considéré dans le code pénal (article 132-75) comme une arme de poing, le chien ne doit frapper ou mordre qu’en dernier recours. Dans la majeure partie du temps, les situations n’ont pas le temps de dégénérer : la seule vue du chien calme un groupe d’individus agités.
… et un animal de compagnie
A l’âge d’un an et demi, le chien dûment dressé par son maître est opérationnel. Il sait alors mordre et frapper correctement. « Mais il est vraiment adulte entre deux à trois ans », précise Lydie. En dehors des patrouilles, l’entraînement du chien se poursuit : « On continue à demander toujours plus à nos chiens ». Contrairement aux agents de la police nationale et aux gendarmes, les policiers municipaux vont pouvoir choisir leur chien. La sélection s’opère dès l’âge de trois mois. « C’est ce qui explique que ces chiens seront également plus sociables. Dans la police nationale, le chien ne se laisse approcher que par le maître ».
En outre, en dehors de « leur temps de travail », les chiens des policiers municipaux vivent souvent chez leur maître, contrairement aux chiens de la police nationale et de la gendarmerie. « Les chiens sont de fait plus proches de leurs maîtres et plus fusionnels. Nous continuons par ailleurs à travailler l’obéissance dans les de temps libres». Pour se maintenir opérationnelle, la brigade de Grenoble s’entraîne en journée à l’hôtel de police ainsi que dans un club canin local, encadré par des moniteurs diplômés de la Société Centrale Canine.
Une formation initiale peu encadrée dans la PM
La formation au métier de maître-chien dans la police municipale n’est pas clairement établie. Sur ce plan, la PM accuse un net retard par rapport à la gendarmerie et la police nationale. Le policier novice devra donc se former auprès d’un centre de sécurité privée agréé. La commune prendra le coût de la formation à sa charge. A Grenoble, la brigade cynophile s’est constituée peu à peu, grâce au transfert des compétences d’un policier municipal formé au métier de maître-chien.
Un diplôme est indispensable pour couvrir l’exercice d’une brigade cynophile : le « certificat de capacité pour le dressage de chiens au mordant ». Lequel est pour l’heure détenu par le chef de la brigade de Grenoble. En cas d’accident, ou de plainte, c’est au maître-chien et au détenteur de ce diplôme de rendre des comptes. Toujours prompte à se perfectionner, Lydie escompte pouvoir bénéficier à terme de cette formation. Elle en a fait la demande auprès de son employeur.
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