Il y a deux mois, Emmanuel Macron annonçait un plan massif pour l’hôpital lors de son discours. Nous en parlions dans cet article « Le président annonce une revalorisation des carrières hospitalières »
Lors d’une visite à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Emmanuel Macron a évoqué à nouveau ce plan massif pour l’hôpital en confiant à Olivier Véran le soin d'ouvrir dès maintenant le chantier de l'augmentation des rémunérations alors que la colère gronde à nouveau chez les soignants.
La concertation a été entamée « dès ce week-end, sans attendre, à travers des discussions téléphoniques informelles », a indiqué le ministre de la Santé dans le « JDD » ce dimanche. Une première réunion multilatérale avec les partenaires sociaux se tiendra au ministère le 25 mai, et le gouvernement demandera par la suite aux territoires « un retour d'expérience sur ce qui a fonctionné et sur les attentes de ceux qui ont fait l'hôpital pendant la crise », a-t-il annoncé. « Je veux que le plan soit présenté cet été, pour traduire tout ce qui peut l'être dans le prochain budget de la Sécurité sociale », peut-on lire dans les Echos
Il y a eu des ratés
Le président le reconnaît. Le diagnostic est « déjà connu », a dit Olivier Véran. « Quatre piliers » stratégiques ont été exposés vendredi par Emmanuel Macron et fondaient déjà en grande partie la réforme « Ma Santé 2022 », : attractivité de l'hôpital pour le personnel, augmentation de l'investissement, modernisation de la fonction publique hospitalière, réorganisation du soin à partir des besoins des territoires.
Et quelques ratés note les Echos comme la reprise de 10 milliards de dette des établissements , toujours pas effectuée, et « qui ne parle à personne », selon Emmanuel Macron. Face aux soignants de La Pitié-Salpêtrière, le chef de l'Etat a fait amende honorable : « On croyait qu'on était vraiment en train de changer les choses, que tout était réglé par les plans en cours » « C'est très cruel pour moi, a-t-il lâché, c'était une super stratégie, mais à faire dix ans plus tôt ! »
Les salaires vont augmenter
Dimanche, Olivier Véran a dévoilé dimanche les grandes lignes de ce qu’on appelle désormais le « Ségur » - comme la rue du ministère des Solidarités. Il dit « créer un cadre beaucoup plus souple pour permettre à ceux qui le souhaitent [de travailler davantage], ou d'organiser leur temps de travail différemment ». Cela se fera « sans pression », car « il ne s'agit pas d'obliger », mais cela n'en est pas moins une remise en question des 35 heures qui se profile.
« La question des rémunérations doit être abordée sous quatre angles, a expliqué le ministre note les Echos ce week end. « Premièrement, les salaires vont augmenter, et pas seulement les primes. Alors que les hospitaliers ont fait grève en vain pendant un an pour obtenir, entre autres, une revalorisation de 300 euros net par mois des infirmiers et se hisser ainsi au niveau moyen de l'OCDE, Olivier Véran a versé le miel : « La nation va devoir faire un effort important pour reconnaître leur rôle. Je souhaite que, rapidement, nous puissions atteindre un niveau de rémunération correspondant au moins à la moyenne européenne. » Soit, précise le « JDD », 44.000 euros par an.