« J’ai travaillé une dizaine d’années en clinique privée, puis de nouveau une dizaine d’années à l’hôpital public, en médecine, en oncologie et en orthopédie, avant de déménager dans le Sud de la France, se rappelle Nathalie Meunier. A la recherche d’un travail, elle intègre un Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) géré par un CCAS à Clermont-L’Hérault, avant de trouver un autre poste au CCAS de Mèze. Elle bénéficie alors d’une mutation. « Avant d’accepter, je me suis entretenue avec l’assistante sociale et l’infirmière qui occupait le poste, afin d’en savoir plus sur mon travail. »
Un accompagnement au long cours
Au sein du CCAS, Nathalie Meunier ne dispense pas de soins. « Je m’occupe des problèmes de santé qui peuvent constituer un frein pour un retour à l’emploi des personnes bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) isolées, c'est-à-dire sans enfant à charge. Les bénéficiaires du RSA de six communes de l’Hérault peuvent profiter du dispositif de « suivi santé » proposé par le CCAS de la ville de Mèze dans le cadre du Programme départemental d'intégration (PDI). Pour en bénéficier, les allocataires doivent, dans un premier temps, rencontrer leur référent unique RSA, qui peut être un travailleur social nommée à l’échelle de la commune ou une assistante sociale du secteur.
« S’ils constatent que le bénéficiaire du RSA est confronté à des freins pour un retour à l’emploi en raison d’un problème de santé, ils peuvent alors me l’orienter », fait savoir Nathalie Meunier. En amont de cet accueil par l’infirmière, le bénéficiaire du RSA signe un contrat d’engagement réciproque l’engageant, si son besoin est un suivi santé, à se rendre aux différents rendez-vous fixés avec l’infirmière du CCAS, au minimum une fois par mois. Ce suivi peut durer entre six et trente mois.
Détection des problèmes et accompagnement
Au cours du rendez-vous, l’infirmière cherche à détecter les problèmes de santé et à comprendre la prise en charge dont dispose déjà la personne bénéficiaire du RSA. « Parfois, les personnes que j’accompagne ne se font pas soigner pour des questions de moyens, parce qu’elles n’ont pas de médecin traitant ou encore parce qu’elles sont dans le déni de leur problèmes d’addiction par exemple », rapporte-t-elle.
Pendant ce rendez-vous d’une heure environ, l’infirmière va donc chercher à les faire parler de leur vie, afin d’identifier les problématiques de santé auxquelles elles sont confrontées et ainsi définir un accompagnement approprié. Ce suivi renforcé offert par l’infirmière permet de démêler les problèmes de santé non-traités, d'ouvrir des droits et donc d'inscrire la personne dans une démarche de soins. Elle peut être amenée à monter des dossiers pour la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour une reconnaissance de travailleur handicapé. Nathalie Meunier peut aussi prendre des rendez-vous à la place des bénéficiaires notamment pour consulter des spécialistes. « Je suis un facilitateur », résume-t-elle.
L’infirmière peut demander un accompagnement complémentaire au sien auprès d’associations de prise en charge des addictions ou vers des structures d’accompagnement au retour à l’emploi. Quarante personnes bénéficient de cet accompagnement, comme le prévoit la convention signée entre le CCAS de Mèze et le Conseil départemental. Une prise en charge gratuite pour les bénéficiaires.