« Exercer en chirurgie requiert, en fonction de notre parcours, des formations complémentaires », annonce Christine. Elle a d’ailleurs décidé, de son propre chef, d’approfondir ses connaissances pour exercer au mieux ses fonctions. « Dans les textes, le travail de l’aide-soignant relève du rôle propre de l’infirmière qui lui délègue les actes non prescrits par le médecin, fait savoir Christine. De fait, j’aide les personnes hospitalisées en perte d’autonomie, à accomplir les gestes du quotidien qu’elles ne peuvent plus réaliser. »
Cela concerne les soins nursings qui comportent quatre volets : l'hygiène, la surveillance et l'observation, la prévention et le suivi relationnel c'est-à-dire concrètement, la préparation du lit, l’aide à la toilette, l’habillage, l’alimentation, le levée, la marche, l’accompagnement à la selle, etc. « Dans l’exercice de notre métier, nous travaillons toujours en binôme avec l’infirmière et nous sommes amenés à échanger avec les médecins, les cadres de santé, les kinésithérapeutes, les diététiciens, etc. », précise-t-elle. Et en chirurgie, le métier possède ses particularités : « Lorsque des patients sont hospitalisés en urgence, nous allons les préparer pour l’intervention », rapporte Christine. En chirurgie, les aides-soignants sont amenés à effectuer la surveillance de la personne opérée. « Nous aimerions qu’un rôle propre nous soit reconnu, revendique Christine. Nous ne remettons en aucun cas en cause notre travail en binôme avec l’infirmière, mais dans les faits, nous accomplissons nos actes sans lui en demander l’autorisation donc pourquoi ne pas nous reconnaître cette autonomie ? »
Une ascension professionnelle
Christine n’a pas toujours exercé en chirurgie. « J’ai débuté en tant qu’agent de service hospitalier (ASH), un été, lorsque je venais de passer mon baccalauréat, se rappelle-t-elle. Je me destinais au secrétariat de direction, mais le contact avec les patients m’a plu. » Le directeur l’embauche et après trois ans, il lui propose de lui financer une formation pour devenir aide-soignante.
« J’ai accepté, et après ma formation à l’Institut de formation des aides-soignants (Ifas) de Beaune (Côte d’Or), je suis retournée dans cet hôpital pendant huit ans, période pendant laquelle j’ai exercé au sein de quasiment tous les services. » Après son mariage, elle demande une mutation pour se rapprocher de son domicile, dans le Jura.
Après avoir travaillé dix ans en néphrologie, elle bascule en horaire de nuit, à sa demande, les horaires étant plus simple pour sa vie de famille. « Pendant longtemps, j’ai fait des remplacements dans les services en manque d’aides-soignants, se remémore-t-elle. J’étais vraiment polyvalente. Mais après quelques années, j’ai souhaité avoir un poste fixe dans un service de long séjour, auprès des personnes âgées, pour faire partie intégrante d’une équipe et surtout pouvoir suivre les patients. »
C’est en 2005 qu’elle demande à intégrer le service de chirurgie car « j’avais envie d’un service un peu plus actif et je savais que la chirurgie me plaisait car j’y avais effectué de nombreux remplacements », indique-t-elle en concluant qu’il est indispensable de toujours veiller à se former et d’avoir une curiosité intellectuelle afin d’exercer au mieux son métier.