Tony, directeur d’hôpital, est porté par la logique du « prendre soin »
Directeur des Affaires générales, de la communication, des transformations, des relations usagers et des partenariats (DACTUP) à l’Hôpital Simone Veil d’Eaubonne (Val-d’Oise), Tony Brando est plus que jamais animé par l’innovation.
En quoi consiste votre métier de directeur d’hôpital ?
Je fais principalement de la structuration et du suivi de projets. J’assure l’interface entre la direction générale (DG) de l’hôpital, son organisation interne et les partenaires externes. Je réfléchis à la façon de traduire la volonté de la gouvernance de l’établissement en projets concrets. Mon établissement rassemble 70 métiers différents et de nombreux partenaires, il faut donc assurer le lien entre une orientation stratégique et une traduction sur le terrain.
Les métiers de la Direction vous intéressent ?
Quelles sont vos missions au quotidien ?
Mes sujets d’intervention sont très variés. Parmi mes missions, je travaille sur la communication de l’établissement afin de rendre visible toutes les belles initiatives portées par les agents au service de l’amélioration des prises en charge et de l’expérience patient. J’ai à cœur de donner une meilleure image des hôpitaux dont on entend souvent parler uniquement en cas de problème, alors que de nombreuses innovations y sont menées.
Je travaille par ailleurs à l’élaboration et au renforcement des partenariats extérieurs car aujourd’hui les établissements publics s’ouvrent sur leur territoire et sur l’écosystème, dans une logique de responsabilité populationnelle. Nous coordonnons les parcours patients avec la médecine de ville via les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou encore les collectivités territoriales.
Enfin, l’établissement porte un projet managérial ambitieux de sociocratie hospitalière, l’objectif étant de créer des espaces de transversalité dans la pyramide normée qu’est l’hôpital. Nous avons ainsi créé un cercle des transformations avec des représentants des différentes communautés de l’hôpital et des usagers, qui permet de co-construire des propositions d’actions stratégiques dans le cadre d’un projet d’établissement « vivant », actualisé chaque année.
Mon établissement rassemble 70 métiers différents
Qu’aimez-vous dans votre métier de directeur ?
La notion de sens principalement. Je sais pourquoi je me lève le matin. J’aime également cette logique du « prendre soin ». Prendre soin des agents pour qu’à leur tour, ils soient le plus considérant possible avec les patients. J’apprécie également la diversité des sujets traités dans mon quotidien. Je suis face à des enjeux de communication, de situations de crise, je peux être force de propositions sur des enjeux managériaux. Et je suis en prise avec le terrain.
Il y a une vraie vitalité dans le poste que j’occupe. J’ai pu exercer au sein des trois fonctions publiques, et c’est à l’hôpital que je retrouve le plus la dimension entrepreneuriale qui m’anime. On se fixe une vision et une ambition, et on cherche des moyens et des alliés pour les atteindre.
J’ai à cœur de donner une meilleure image des hôpitaux
Quel est votre parcours ?
A mes 18 ans, post-baccalauréat, je n’ai pas obtenu les vœux que je souhaitais, à savoir une classe préparatoire littéraire. J’ai donc travaillé à l’usine pendant un an tout en étant serveur. Puis j’ai eu l’envie de reprendre mes études.
J’ai toujours été engagé sur certains sujets, j’ai des convictions que je voulais défendre. J’ai donc écrit à Sciences Politique (Sciences-Po) en expliquant ma situation et en leur disant que, selon moi, leur formation me paraissait être la plus adaptée pour avoir la capacité de défendre certains idéaux. Ils ont accepté que je passe le concours de Sciences-Po alors que je ne rentrais pas nécessairement dans les cases.
J’ai ensuite suivi mon cursus tout en travaillant, en parallèle, sur des projets en lien avec l’innovation et des nouveaux modèles de gouvernance. Pour la dernière année de mon cursus, j’ai intégré la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) en tant que chef de projet Innovation publique. C’est à ce poste que je me suis rendu compte que certains concours permettaient d’augmenter notre pouvoir d’agir dans la fonction publique.
Pour autant, je n’étais pas fait pour réviser le nez dans les livres. Je suis donc devenu collaborateur parlementaire d’un député pendant la crise sanitaire. J’ai réalisé à ce moment-là que l’hôpital public était le meilleur endroit pour faire de l’innovation dans le respect de mes valeurs. J’ai alors passé le concours de directeur d’hôpital de l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
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Pourquoi avoir choisi de rejoindre le service public ?
Le service public répond à mes valeurs. Il offre un environnement permettant un engagement sur des missions qui ont du sens à mes yeux. Dans un service public, nous avons une responsabilité vis-à-vis des usagers. On ne peut pas fermer les yeux. C’est stimulant. Si on se trompe, les citoyens nous le feront savoir.
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Comment voyez-vous évoluer votre carrière au sein de la fonction publique ?
Pour ma part, je ne cherche pas à faire carrière mais à poursuivre des engagements. Nous sommes dans une époque où les mutations et les défis sont nombreux. Des leviers existent pour améliorer le moral collectif. Forcément, pour la suite de mon parcours, je vais m’orienter vers des métiers à engagements. Aujourd’hui, je le ressens dans le service public où les métiers et les missions sont innombrables et passionnants.
Un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite devenir directeur d’hôpital ?
Je lui conseille de s’écouter et d’adapter sa préparation au concours à ses modes de fonctionnement. Pour ma part, j’ai besoin d’être dans l’action pour apprendre. On ne peut toutefois pas faire l’impasse sur certains fondamentaux : méthode et rigueur sont de mise. Pour cette partie de la préparation, il est essentiel à mes yeux de prendre du plaisir à se renseigner sur les enjeux de santé publique. Si on ne ressent pas de l’intérêt, le métier n’est peut-être pas celui qui nous correspond.
Directeur d'hôpital
- Catégorie : A+ (haut fonctionnaire)
- Corps : Directeur d'hôpital
- Salaire débutant : échelon 1 - 2 294,02 € (hors indemnités et primes)
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