Installé dans une voiture à double commande, l’inspecteur de permis de conduire peut évaluer jusqu’à treize apprentis conducteurs par jour. « Il faut avoir un goût certain de la conduite automobile, être à 100% concentré, et prêt à intervenir lors de l’examen, car les situations changent très vite. Il faut pouvoir freiner à temps », témoigne Olivier Machelé, ancien gendarme reconverti en inspecteur du permis de conduire.
« Avoir un bon relationnel » est une qualité précieuse pour un inspecteur du permis de conduire, fait remarquer Christine Laplace, elle aussi, inspectrice : « C’est un métier de terrain, de contact, où il faut pouvoir s’adapter à tous les publics. On peut penser qu’il est répétitif, mais il est loin d’y être ! ».
Une formation initiale de six mois
Le sésame pour débuter dans cette profession ? La réussite du concours. Olivier Machelé recommande de « bien travailler son droit public, son droit administratif, et la réglementation du code de la route ». Quant à Christine Laplace, elle attire l’attention sur la nécessite de bien préparer « l’exercice de la note de synthèse traitant d’un sujet d’ordre général d’actualité, liée souvent à la fonction publique ».
A ne pas négliger non plus, l’oral qui porte sur la sécurité routière et vise à tester la motivation et la déontologie du candidat. Le concours en poche, direction « école nationale de sécurité routière et de recherches de Nevers » désormais rebaptisée
Institut national de sécurité routière et de recherches (INSERR) où les futurs inspecteurs apprennent leur métier durant six mois. S’ils n’en sont pas encore détenteurs, les inspecteurs en herbe devront pendant cette formation initiale passer leur permis moto. Fins prêts, ils vont pouvoir faire passer leurs premiers examens. « On bénéficie ensuite d’un stage sur le terrain d’un mois, durant lequel on fait passer les premiers examens avec un tuteur », précise Olivier Machelé.
>> Les concours à venir :
De nombreuses missions de contrôle
L’inspecteur du permis de conduire travaille en relative autonomie sur des centres d’examen plus ou moins grands selon les départements auxquels il est rattaché. 90% de son travail consiste à évaluer des candidats au permis de conduire. Cependant libre à lui de se former pour varier son activité.
Les professionnels ont ainsi la possibilité de passer le permis poids lourds, pour dans un deuxième temps évaluer les aptitudes des apprentis camionneurs. Ils peuvent aussi suivre une formation qui leur permettra de contrôler le fonctionnement des auto-écoles, ou celui des « centres agréés permis à points », ou encore pour vérifier le programme des « formations post-permis jeunes conducteurs ».
L’inspecteur de permis de conduire est aussi susceptible de prendre part aux jurys chargés de l'attribution du brevet de moniteur de conduite. Il siège dans les commissions de suppression du permis de conduire et participe occasionnellement à des actions de prévention routière. Selon sa fibre pédagogique, il va faire de la prévention à la sécurité routière dans des établissements scolaires.
Une première affection souvent en région parisienne
Contrainte inhérente à la répartition des effectifs dans l’hexagone : le nouvel inspecteur du permis de conduire devra, dans la majorité des cas, déménager. 85% des postes d’inspecteurs sont proposés en région parisienne. Deux et demi après sa première affectation, le professionnel aura la possibilité de demander sa mutation. Bon à savoir : les anciens enseignants d’auto-école devront attendre trois ans avant d’exercer comme inspecteur dans le département de leur ancien travail.
Evolution et mobilité
Fonctionnaire de catégorie A, l’inspecteur du permis de conduire est rattaché au ministère de l'intérieur. Débutant en troisième classe, il accédera au rang de deuxième, puis de première classe, après quelques années d’expérience, et en décrochant le concours idoine. Dans sa filière, l’inspecteur peut briguer un poste plus administratif comme celui d’adjoint au délégué à la sécurité routière.
Quant à la fonction de « délégué au permis de conduire », elle est accessible sur concours de catégorie B. Ce dernier manage l’équipe d’inspecteurs du département. Il est l’interlocuteur des auto-écoles, de la Direction départementale des territoires, de la préfecture. Durant leur carrière, les inspecteurs pourront aussi rejoindre d’autres services, en se positionnant sur des postes de catégorie B ouverts au détachement. Nombre d’inspecteurs rejoignent ainsi l’observatoire de la sécurité routière, ou le contrôle des transports terrestres.
>> Lire aussi :
>> Retrouvez nos offres d'emploi