Devenir ingénieur chimiste dans la police, comme Sophie
Dans la police nationale, on travaille aussi pour la préservation de l'environnement. La preuve : Sophie Riffet, ingénieure chimiste au Laboratoire central de la préfecture de police (LCPP) et son équipe participent à la lutte contre les pollutions de l’eau de Paris et sa petite couronne. Portrait.
De nombreux établissements privés ou publics, les jardins publics par exemple, doivent respecter des normes de qualité s’agissant des eaux résiduaires, c'est-à-dire les eaux rejetées dans le réseau d’assainissement. L’eau résiduaire désigne l'eau qui a fait l’objet d’une utilisation domestique, agricole ou industrielle. On parle également d'eau brute pour les eaux d'égout qui entrent dans la station ou qui sont en cours de traitement. Synonyme d'eaux usées. (Source : dictionnaire de l'environnement).
Ces structures ont l’obligation de faire contrôler leurs rejets à des fréquences variables. A Paris et dans la petite couronne parisienne, c’est notamment l’équipe de Sophie Riffet qui contrôle ces rejets.
Missions et responsabilités de l'ingénieure chimiste
Contrôles de qualité des eaux résiduaires
Au sein de la section "eau" du pôle Environnement du Laboratoire central de la préfecture de police (LCPP), Sophie Riffet, ingénieure chimiste, 34 ans, occupe le poste de responsable technique. Elle travaille avec 3 ingénieurs, 6 techniciens et un adjoint technique. Les techniciens procèdent aux analyses. Les ingénieurs assistent les techniciens, valident les résultats, rédigent les rapports...
La dimension du contrôle au service public, pour la sécurité des personnes et des biens, est au cœur de nos préoccupations.
Les réunions d’équipe sont fréquentes : "On se réunit dès qu’il y a une information à transmettre", explique l’ingénieure."Ces rencontres, précise-t-elle, portent sur les décisions à prendre concernant les analyses, les délais de sortie des rapports et, d'une manière générale, la gestion de l'activité."
Deux équipes analysent les mêmes prélèvements. L’équipe de Sophie s’occupe des paramètres de chimie minérale, l’autre de la chimie organique. Bien qu’encadrante au sein de l’équipe, il lui arrive de procéder à des analyses.
Il faut aimer le travail à la paillasse, ne pas se lasser des manipulations chimiques.
Sophie Riffet
Dans chaque échantillon, une quinzaine de paramètres sont à vérifier : nitrates, chlorures, fluorures, sulfates, phosphates, pour les plus connus, ainsi que d’autres paramètres plus généraux tels que la demande biochimique en oxygène (la quantité d'oxygène nécessaire pour oxyder les matières organiques [biodégradables] par voie biologique).
5.000 échantillons analysés chaque année- Le laboratoire de Sophie reçoit la plupart des échantillons à analyser, "mais nous sommes parfois amenés à faire des prélèvements", précise-t-elle. Il effectue en moyenne 5 000 analyses chaque année. "La majorité des échantillons analysés relève de l’activité de contrôle routinier ", commente la chimiste. Occasionnellement, ce sont des prélèvements inopinés, adressés par une mairie ou un conseil général, qui sont analysés. Motif : une pollution suspectée. "On ne rencontre pas des eaux polluées si souvent que cela ! rassure l’ingénieure. La majorité des eaux ne présente pas de dépassement des seuils réglementaires."
Lorsque les analyses ne sont pas conformes aux seuils réglementaires, la suite à donner est du ressort du client. Les ingénieurs se contentent de transmettre et d’expliquer les résultats aux clients : collectivités locales, entreprises ou écoles.
Le parcours de Sophie au sein de la police : de technicienne à encadrante
A la fin de ses études d’ingénieur, Sophie entre au laboratoire central en 2004, sur concours, Elle commence en qualité de technicienne au service Sécurité incendie pour le contrôle des établissements qui reçoivent du public. Elle y reste 4 ans. En 2008, elle réussit le concours d'ingénieur de la préfecture de police et entre au pôle environnement du LCPP pour occuper un poste d’encadrante.
On perçoit un salaire mensuel est 3 000 euros bruts en début de carrière, presque la moitié sous forme de primes.
Chimiste de l'air, puis de l’eau - Pendant 6 ans, Sophie exerce ses compétences de chimiste dans le service Qualité de l’air. "J’ai participé aux enquêtes après intoxication au monoxyde de carbone à Paris et la petite couronne." En octobre 2014, elle souhaite changer d’univers. Elle opte pour l’analyse de l’eau. "Dans les trois services que j’ai connus au Laboratoire, la dimension du contrôle au service public, pour la sécurité des personnes et des biens, est au cœur des préoccupations", souligne-t-elle.
Vers la police scientifique ? - Dans quelques années, compte tenu des activités diverses du Laboratoire, si l’opportunité se présente, elle n'exclut pas de changer à nouveau de poste et de travailler dans un autre pôle, "par exemple, pour exercer une activité de police scientifique".
Travailler avec un handicap
Un handicap invisible, c'est un bien et un mal...
Il y a 7 ans, Sophie apprend qu’elle est atteinte d’une sclérose en plaques, maladie neurologique évolutive. Elle ne l’annonce pas tout de suite à son employeur. "Au début, on ne réalise pas…, tant que cela n’a pas d’incidence pour le travail." Mais elle se sent fatiguée, et commence à en parler autour d’elle et finalement au directeur du laboratoire.
"Actuellement, ce qui est reconnu comme handicap est la fatigue liée à cette maladie", précise-t-elle. Elle est ainsi dispensée des astreintes du laboratoire et travaille une heure de moins par jour. La maladie évolue et l’empêche de rester longtemps debout. S’il y a des choses lourdes à porter, ses collègues vont lui prêter main forte.
Son handicap n’est pas visible… "C’est un bien et un mal. Car je n’ai pas envie qu’on y pense tout le temps en me regardant. Mais il est vrai que l’on peut avoir tendance à l’oublier, et me demander trop de choses."
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