Les PMI manquent de médecins

On connaît la problématique nationale du manque de médecins libéraux, des patients qui attendent des semaines, voire des mois selon les régions avant d’obtenir un rendez-vous. Cette pénurie frappe aussi de plein fouet les collectivités et notamment les services de Protection maternelle et infantile (PMI).

Mais au fait à quoi sert la PMI ? Ce service que l’on retrouve dans les départements ou les métropoles, comme celle de Lyon, s’occupe de l’accompagnement des familles, des consultations prénatales des femmes enceintes, du suivi et de la vaccination des nourrissons. Il assure dépistage précoce des troubles, prévention et instruit aussi les agréments des assistantes maternelles qui accueillent de jeunes enfants à leur domicile, et donne un avis pour toute ouverture de crèche.

A la métropole de Lyon, qui regroupe pas moins de 59 communes, la PMI représente près de 300 personnes : des infirmières puéricultrices, des auxiliaires de puéricultures, des sages-femmes, des éducatrices de jeunes enfants, des psychologues et une soixantaine de médecins.

« Nos difficultés de recrutement portent sur les médecins, confie le Dr Marie-Sophie Barthet-Derrien, directrice santé PMI à la métropole de Lyon. Au-delà de la pénurie nationale liée à la démographie médicale, nous sommes impactés car la fonction publique territoriale est peu connue des médecins qui, une fois diplômés vont s’orienter vers la médecine libérale ou hospitalière. Pourtant, ce travail de prévention précoce a toute sa place dans le parcours sa de santé de l’enfant, et la PMI est reconnue aujourd’hui comme un acteur essentiel au niveau national ».

Les chiffres de la PMI métropolitaine parlent d’eux-mêmes. La métropole recense en moyenne 21000 naissances par an, 20% des femmes enceintes sont vue par un professionnel de PMI et 60% dans les trois mois qui suivent la naissance de l’enfant. Lors de l’entrée en maternelle, ce sont 90% des enfants de 3 à 4 ans qui font l’objet d’un bilan de santé (avec dépistages de troubles du langage, ou de la vision, audition, de souci de socialisation, mesure de la taille, suivi de la corpulence, vaccinations…).

Afin de mieux faire connaître la PMI et susciter des vocations, ce service de la métropole lyonnaise a depuis plusieurs années un agrément de l’Agence régionale de santé (ARS) pour recevoir des internes de médecine générale, de pédiatrie mais aussi de santé publique.

La métropole propose aussi aux médecins ayant déjà une autre activité par ailleurs de travailler en PMI sous la forme de vacations d’une à deux journées par semaine. « Jusque-là on recrutait des médecins à temps plein. Ces vacations répondent davantage aux souhaits des jeunes médecins qui veulent travailler en équipes pluridisciplinaires. Aujourd’hui il peuvent combiner une activité en libéral dans une maison de santé pluri-professionnelle et venir faire des vacations en PMI», analyse le Dr Barthet-Derrien. Ce recrutement de médecins exerçant en libéral permet là aussi de mieux faire connaître le rôle et la place de la PMI auprès des enfants et des familles en complémentarité des autres professionnels, et d’améliorer in fine la coordination du parcours de santé de l’enfant.