(Mis à jour le 10/06/2020) L’ex-ministre du Travail, Myriam El Khomri, a remis le 29 octobre 2019 à la ministre de la Santé son rapport pour un plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge 2020-2024. Parmi les principaux constats du rapport, les forts besoin en recrutement dans les métiers du grand âge. Les personnes en perte d’autonomie vont passer de 1,387 million en 2020 à 1,479 million en 2025. Pour améliorer les conditions de prise en charge de ces personnes, près de 93 000 postes supplémentaires vont devoir être créés dans les cinq années à venir, et 260 000 personnes vont devoir être formées.
Les métiers du secteur
Les progrès constants de la médecine, une meilleure hygiène de vie et l'amélioration des conditions de travail ont largement contribué à l’allongement de l’espérance de vie, qui ne cesse d’augmenter en France. Mais même si l’état de santé de personnes âgées s'améliore constamment, elles rencontrent plus fréquemment des problèmes de santé et se retrouvent en situation de dépendance au fur et à mesure de l'avancée de l'âge.
Afin de répondre aux besoins que rencontrent nos aînés et à leur assurer une meilleure prise en charge, les professions dans le secteur du grand âge se sont fortement développés au cours de ces dernières années : soins, accompagnement dans la vie quotidienne, hébergement. Toute une palette de métiers exercés auprès des personnes âgées se déploie avec des objectifs communs : le bien-être, prodiguer un réconfort moral, un accompagnement physique, une aide dans les tâches de la vie quotidienne.
Ces métiers sont accessibles à différents niveaux, offrant de nombreuses opportunités d'emplois et des possibilités de formation tout au long de la carrière.
Les métiers du soin
C’est le cas tout d’abord des métiers du soin (médicaux et paramédicaux). L’aide-soignant par exemple intervient au plus près des personnes âgées. Il surveille l'état de santé des patients, les accompagne dans les gestes de la vie quotidienne et réalise des soins d'hygiène et de confort selon la préconisation médicale et les consignes du personnel soignant.
De son côté, l’infirmier exerce un métier à responsabilités exigeant des compétences techniques, de solides qualités relationnelles et une bonne condition physique. Ses lieux d’exercice sont très variés : hôpital, clinique, domicile, entreprise, école, dispensaire, association humanitaire.
Quant à l’ergothérapeute, il rééduque et réadapte les personnes atteintes de déficience, d'incapacité ou de handicap (physique, psychique, ...) par des activités artistique ou manuelles, afin qu'elles puissent retrouver leur autonomie.
Enfin, le psychomotricien intervient auprès de personnes atteintes de troubles psychomoteurs ou neuromoteurs (troubles du mouvement et du geste, tics, inhibitions, …) en réalisant des activités de rééducation et de stimulation sensorielle (musicothérapie, équithérapie, etc.).
Les formations aux métiers paramédicaux sont obligatoires. La plupart d'entre elles sont accessibles sans concours.
Les métiers d'accompagnement
Les métiers d’accompagnement (auxiliaire de vie sociale, aide à domicile ou encore assistante sociale) ont également un rôle fondamental auprès des personnes âgées en les assistant et épaulant et en leur apportant une aide professionnelle dans l’accomplissement des tâches et activités de la vie quotidienne, y compris les loisirs. Ces métiers concourent au maintien à domicile des personnes âgées en participant à la préservation, à la restauration et à la stimulation de leur autonomie.
Ils assistent les personnes âgées dans les gestes de la vie quotidienne (toilettage, habillage, courses, préparation des repas, entretien du domicile, portage de médicaments, petit bricolage, livraisons des courses et repas), et apporte une aide à la mobilité et au transport (achat de tickets de transport, accompagnement lors des déplacements, conduite du véhicule, etc.).
La revalorisation des métiers
Le rapport de Myriam El Khomri précise néanmoins que pour attirer, les métiers du grand âge doivent être revalorisés notamment pour les aides-soignants et les accompagnants éducatifs et sociaux. La baisse de 25% en six ans des candidatures aux concours d’accès à ces deux métiers est révélatrice de ce manque d’attractivité. D’autant que ces métiers peuvent être mal rémunérés.
Les conditions d’exercice difficiles en raison notamment du manque d’effectifs, marquées par une forte pénibilité, se traduisent par un nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles trois fois supérieur à la moyenne nationale.