Hélène Duchêne, l'experte politico-militaire du quai d'Orsay

Laure Martin • mis à jour le
DOSSIER : Egalité professionnelle : portraits de femmes

Directrice des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement au quai d'Orsay, Hélène Duchêne a suivi un parcours sans faute après l'ENA, guidée par sa passion pour la politique internationale. Ses atouts : confiance en soi et attitude décomplexée face au monde du travail. Convaincue qu'aucun parcours n'est fermé aux femmes, elle préside l'association Femmes et diplomatie, qui oeuvre pour la parité au ministère des Affaires étrangères.

Grandes écoles et idées larges - Depuis sa sortie de l’Ecole nationale d’administration (ENA) en 1989, Hélène Duchêne, directrice des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement au ministère des Affaires étrangères, a effectué quasiment toute sa carrière au ministère des Affaires étrangères.

« J’ai choisi mes études par goût, mais aussi par atavisme », confie-t-elle. Son père étant normalien, elle quitte sa Lorraine natale pour Paris, où elle intègre  l’Ecole normale supérieure en 1984. Mais attirée par l'actualité, la politique internationale, elle s’oriente vers Sciences po, en ciblant l’ENA.

« Mes parents m'ont beaucoup soutenue. Ils m’ont élevée dans l’idée qu’aucun parcours professionnel n’était fermé aux femmes, souligne Hélène. Je considère que l’éducation conditionne largement la façon dont les femmes envisagent leur avenir professionnel et détermine le regard que la société jette sur elles. »

Le Quai d'Orsay pour la liberté - A l’issue de sa formation à l’ENA (promotion 1987-1989), la jeune femme choisit le Quai d’Orsay, en raison de la variété des parcours offerts par ce ministère.

Les ambassades portent l’ensemble de l’action de l’Etat à l’étranger : un diplomate peut s’occuper de politique internationale, mais aussi de culture, d’économie, de droit...

A la direction Asie et Océanie du Quai d'Orsay, elle étudie essentiellement "les relations bilatérales entre les deux pays ou organise les visites des ministres". C'était son premier poste.

Le choix du projet européen - Deux ans plus tard, Hélène souhaite se consacrer aux questions européennes, car « pour avoir grandi dans une région éprouvée par les deux guerres mondiales, j’ai été attirée par le projet européen, son ambition pacifique et le rapprochement franco-allemand qui en constitue le socle », souligne-t-elle.

De 1990 à 1994, elle traite du droit communautaire à la direction des affaires juridiques du Quai d’Orsay. Puis elle s’oriente vers le secrétariat général du comité interministériel pour les questions de coopération économique et européenne.

Expat' en Belgique et en Suisse - « Au Quai d’Orsay, on ne m’a jamais affectée à des postes contre mon gré, indique Hélène Duchêne. Ce ministère m’a permis d’exercer mon métier, sans renoncer à une vie de famille. » Et d’ajouter : « Mon époux m’a aussi beaucoup aidée et, grâce à son soutien, j’ai pu travailler à l’étranger. »

Au Quai d’Orsay, on ne m’a jamais affectée à des postes contre mon gré. Ce ministère m’a permis d’exercer mon métier, sans renoncer à une vie de famille.

C’est ainsi qu’en 1995 elle devient première secrétaire à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne à Bruxelles, où elle s’occupe des questions culturelles, audiovisuelles, de recherche ou encore de jeunesse.

Après la Belgique, c’est en Suisse que s'installe Hélène Duchêne, en tant que deuxième conseillère à la Représentation permanente de la France auprès de l’Office des Nations Unies.

En 2002, retour en France pour intégrer le ministère de la Culture et de la communication en tant que conseillère technique en charge des relations européennes et internationales au cabinet du ministre. Puis, nouveau départ pour Bruxelles, afin de devenir en 2004, représentante permanente adjointe au Conseil de l’Atlantique Nord.

Experte de la sphère politico-militaire - En 2008, Hélène rentre à Paris, toujours au ministère des Affaires étrangères en tant que directrice des politiques de mobilité et d’attractivité. Depuis septembre 2013, elle est directrice des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement.

Elle s’occupe du suivi des questions stratégiques, des négociations liées au contrôle des armements et à la non-prolifération notamment nucléaires, de la prévention des menaces transversales et de la politique de défense européenne.

La sphère politico-militaire est un champ très vaste, relativement technique mais dont les incidences sur la paix et la sécurité et sur des pans entiers de la politique étrangère de notre pays est démontrée chaque jour, notamment dans les crises que nous avons à gérer.

Militantisme

L'association Femmes et diplomatie

Parallèlement, Hélène Duchêne s’investit dans Femmes et diplomatie, dont elle est la présidente depuis deux ans. Créée en 1998, cette association, qui compte 160 adhérentes, vise à créer, au sein du ministère, un réseau entre les femmes, d’encourager leur accès à des postes de responsabilité et de renforcer leur solidarité.

« Nous souhaitons entretenir un dialogue constructif avec l’encadrement du ministère, pour accompagner les progrès de la parité qui a marqué des avancées considérables depuis deux ans, indique Hélène Duchêne. Il y a, à ce jour, 27 femmes ambassadeurs et de plus en plus de femmes dans des postes à responsabilités. »

Et de conclure : « L’association, qui se conçoit comme force de modernisation au sein du ministère s’efforce de promouvoir une organisation du travail, un calendrier des mutations plus conforme à la conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle, tout en ayant conscience que le métier de diplomate présente à cet égard des contraintes particulières. »

Les questions bizarres de la rédac’

  • Votre situation familiale ? Mariée, quatre enfants.
  • Des loisirs ? J’aime beaucoup lire et voir des expositions.
  • Un livre, une expo ? J’ai récemment vu l’exposition consacrée à Félix Vallotton, et lu deux récits d’André Gide, "Voyage au Congo" et "le retour du Tchad".
  • Votre salaire net ? Environ 7 000 euros.
  • Votre moment préféré dans la journée ? Le matin quand j’arrive au travail et que tout est encore calme.
  • Si vous exerciez un tout autre métier dans la fonction publique ? Je travaillerais au ministère de la Culture.
  • Réseaux sociaux, vous en êtes ? Non.
  • Un doudou numérique ? J’ai une tablette pour des raisons professionnelles, mais sans passion.

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