Encore trop peu de femmes dans l’armée française
Malgré l'augmentation du nombre de femmes dans l'armée, son taux reste encore assez faible. Où en est-on aujourd'hui ? Comment augmenter le taux de féminisation des rangs ? Explications.
En 2022, elle se classe 4ème, derrière Israël, la Hongrie et les Etats-Unis et pourtant, l’armée française ne compte aujourd’hui que 16,8 % de femmes parmi ses militaires. Soit un total de 34 200 femmes. Des statistiques qui diffèrent fortement selon les corps armés :
- seulement 11,4 % de femmes dans l’armée de terre
- 16 % dans la marine
- 23,4 % dans l’armée de l’air
- 62,1 % au service de santé des armées.
- Elles ne représentent que 17,1 % des officiers
« La sécurité est l’affaire de tous et au XXIe siècle nous ne pouvons nous priver de 50 % des talents de la population », a avancé la ministre des Armées Florence Parly lors de l’annonce de son Plan mixité des armées, en 2019. Ce plan, ce sont 22 mesures pour donner envie aux femmes de s’engager dans l’armée, d’y rester et aussi d’y progresser. Ces 22 propositions prévoient notamment d’intégrer une femme à chaque jury d’examen, d’assouplir les conditions d’accès aux concours, de mettre en place des référents mixité ou encore de renforcer la féminisation du haut encadrement militaire.
Cette dernière mesure, très commentée dans les rangs de l’armée, prévoyait que « 10% de femmes parmi les officiers généraux d’ici 2022 » et même de « doubler la part des femmes parmi les officiers généraux d’ici 2025 ». Il faut dire qu’actuellement, on ne compte que 30 femmes officiers généraux.
À l’association Avec les femmes de la défense, on applaudit des deux mains. La structure, née en 2016, avec pour objectif de créer un réseau féminin et d’encourager les femmes de l’armée à évoluer dans le ministère, voit là « un vrai message ». Et pour cause, en 2022, l'objectif des 10 % de femmes officiers généraux a été atteint avec succès.
« Ce plan mixité c’est un vrai pavé dans la mare »
« Ce plan mixité, c’est un vrai pavé dans la mare, c’était très courageux », juge la colonel Anne-Cécile Ortemann, vice-présidente de l’association. Chargée de mission cyber et transformation numérique, cette « Terrienne » depuis 29 ans, passée par Saint-Cyr, sait de quoi elle parle. Elle a notamment dirigé un régiment à Thionville en 2013. « Bien sûr que j’ai essuyé des remarques parce que j’étais une femme à la tête d’un régiment de 1 000 soldats ! Avec ce plan mixité, on commence enfin à se dire que les femmes existent dans l’armée, elles ne sont pas très nombreuses mais elles sont bien là, et elles ont leur place ! », sourit la militaire.
Ce plan entend, selon elle, lutter contre l’autocensure, qui freinerait certaines femmes en uniforme à vouloir aller plus loin dans leur carrière. 10% de femmes officiers généraux en 2022 ? Cela ne la choque pas. « La discrimination positive, cela affiche une vraie volonté. Et s’il faut passer par là, pourquoi pas ? Cela ne remet pas en cause les compétences des femmes, contrairement à ce que laissent entendre certains détracteurs », commente-t-elle.
Ce plan mixité vient surtout bousculer les mentalités. « Quand j’étais jeune chef de section, ce qui me plaisait c’était d’aller monter mes antennes de transmission sur le terrain avec ma section, raconte la colonel. Certains me disaient que c’était un truc de garçon, c’est cela qu’il faut changer ! ».
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