Discriminations à l'embauche : le ministère du Travail lance une campagne

Julie Krazowsky • mis à jour le
DOSSIER : La diversité dans la fonction publique

"Les compétences d’abord", c'est le slogan de la campagne de communication et de sensibilisation lancée au printemps 2016 par le ministère du Travail. Le premier facteur discriminant: l'âge, puis le fait d'être enceinte, le handicap...

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A côté des affiches dans les lieux publics, la campagne contre les discriminations à l'embauche du ministère du Travail se poursuit sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et LinkedIn, sous le hashtag #LesCompetencesDabord. Un moyen d'essayer de sensibiliser les employeurs, de leur faire prendre conscience de leur responsabilité dans l'inégalité en matière d’accès à l’emploi.

Car ces inégalités perdurent, même si la loi punit toutes les discriminations à l’embauche. Une personne physique reconnue coupable d'une telle discrimination risque 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Les personnes morales peuvent aussi être condamnées.

Facteur discriminant n° 1 : l'âge

Ainsi, l’âge, au-delà de 55 ans, est le facteur le plus discriminant, devant le fait d’être enceinte (85 %), d’être handicapé (77 %) ou obèse (75 %). Le ressenti des chercheurs d’emploi est lui aussi parlant.

Selon le 8e Baromètre DDD/OIT de perception des discriminations dans l’emploi, publié par l’Ifop le 13 février 2015, 66 % des demandeurs d’emploi pensent qu’un nom à consonance étrangère peut être un frein pour trouver un travail. 62 % des sondés estiment que la couleur de peau peut être pénalisante. L’étude mené par l’Institut Montaigne en octobre 2015 n’est guère plus réjouissante : à compétences égales, le nom et l’origine obligent parfois les candidats à envoyer 4 fois plus de CV pour décrocher un entretien !

Pour que cette campagne de sensibilisation ne reste pas sans effet, elle s'accompagne d’engagements et d’actions concrètes de la part du gouvernement. Et ce, depuis le mois de mai 2015.

Coût des discriminations : étude en cours

Commandée à France Stratégie, le think thank du gouvernement, une étude vise à mettre en lumière les conséquences économiques des discriminations, à l’échelle de la société civile, et à l'échelle d’entreprises. Elle devrait être publiée en juin 2016.

Une opération de testing à grande échelle sur des offres d’emploi relevant de métiers et de secteurs variés a également débuté dans différentes entreprises de plus de 1 000 salariés. Cette méthode consiste à envoyer deux candidatures similaires en tout point, sauf un critère relevant de l’un des 20 motifs de discrimination (lire ci-dessous). Les résultats devraient être publiés en septembre 2016.

>> Lire aussi Emploi : la délicate mesure de l'inégalité

Un label diversité

L’Etat reconnaît et valorise l’engagement des employeurs qui mettent en place des mesures contraignantes pour prévenir les discriminations, à travers un label diversité. Enfin, la création de l’action de groupe, votée par le Sénat, dans le cadre du projet de loi la Justice du XXIe siècle, prévoit une déclinaison spécifique sur les discriminations dans l’entreprise, pour prendre en compte leurs spécificités. Elle doit permettre de faire cesser les discriminations collectives qui peuvent toucher des candidats ou des salariés, sur la base d’un des 20 motifs de discrimination.

Stop-discrim !

Sont réprimées les discriminations à l'emploi fondées sur l’un des motifs mentionnés à l’article L1132-1 du code du travail :

  1. l’origine,
  2. le sexe,
  3. les mœurs,
  4. l’orientation ou l’identité sexuelle,
  5. l’âge,
  6. la situation de famille ou la grossesse,
  7. les caractéristiques génétiques
  8. l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race,
  9. les opinions politiques,
  10. les activités syndicales ou mutualistes,
  11. les convictions religieuses,
  12. l’apparence physique,
  13. le nom de famille,
  14. le lieu de résidence,
  15. l’état de santé ou le handicap.

A noter : aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire pour avoir refusé en raison de son orientation sexuelle une mutation géographique dans un Etat incriminant l’homosexualité.

Victimes de discrimination à l'embauche, qui contacter ? #LesCompetencesDabord >> https://t.co/wKA7CRn4ny pic.twitter.com/a9XdopYudv

— Préfet 92 (@Prefet92) 26 mai 2016

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