Najat Vallaud-Belkacem, première femme ministre de l'Education nationale
Après Vincent Peillon, Benoît Hamon, les profs ont une nouvelle ministre en la personne de Najat Vallaud-Belkacem. Un symbole fort : c'est la première fois qu'une femme prend les rênes de ce gros ministère. Brève présentation de la nouvelle "cheffe" des enseignants, à l'heure de la rentrée scolaire.
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A une semaine de la rentrée, le 27 août 2014, elle est devenue la troisième ministre de l'Education nationale du quinquennat. Pourquoi François Hollande l'a-t-il choisie pour succéder à Benoît Hamon ? A 36 ans, Najat Vallaud-Belkacem est la première femme ministre de l'Education nationale de l'histoire de la France. Née au Maroc, dans une famille modeste, elle est un exemple de réussite sociale (et sans doute d'accomplissement personnel) pour beaucoup de jeunes et de femmes. De plus, elle serait (si l'on en croit les sondages), très populaire auprès des Français. Au-delà du symbole, la jeune femme va devoir gérer les réformes majeures entamées, ou non, par ses prédécesseurs.
La réforme des rythmes scolaires - Même si le retour à l'école de plus de 12 millions d'élèves et 800.000 professeurs est techniquement prêt, la jeune ministre devra gérer les derniers épisodes de la réforme des rythmes scolaires. Pour des raisons idéologiques ou faute d'avoir pu s'organiser, certaines communes sont récalcitrantes et le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, craint une situation "chaotique" les premières semaines.
Education prioritaire, formation continue des profs - La ministre devra ensuite poursuivre la relance de l'éducation prioritaire (20% des élèves) ou la refonte des programmes qui a déjà un an de retard. Parmi les autres chantiers, réecriture des programmes en retard d'un an, évaluation des élèves, réforme du collège, bilan de la réforme du lycée, et la formation continue des enseignants, en déshérence.
Najat Vallaud-Belkacem arrive aussi juste avant les élections syndicales, période propice à l'expression des mécontentements, nombreux chez les personnels de l'éducation. Sans attendre, les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves ont dit, à l'image du principal syndicat du primaire SNUipp-FSU, attendre des "garanties sur les orientations budgétaires" et sur sa volonté à "rénover l'école".
Bio express
Née le 4 octobre 1977 dans le Rif marocain, cette deuxième d'une fratrie de 7 est arrivée à 4 ans dans la Somme. Mais Najat Vallaud-Belkacem n'a jamais voulu être réduite au rôle de "caution de la diversité". Diplômée de Sciences Po, ex-assistante parlementaire, elle se dépeint comme un "pur produit de la République".
Elle adhère au PS après le "choc" du 21 avril 2002 ((Lionel Jospin éliminé dès le premier tour de l'élection présidentielle au profit du leader frontiste Jean-Marie Le Pen.)). Le maire de Lyon Gérard Collomb la remarque, puis la candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, en fait l'une de ses porte-parole de campagne.
Porte-parole du gouvernement en 2012, après l'élection de François Hollande, elle accède à l'occasion du premier remaniement ministériel au ministère des Droits des femmes, jeunesse, Ville et Sports. Pas de réforme d'envergure, mais une mise en oeuvre scrupuleuse de textes adoptés antérieurement pour l'égalité professionnelle femmes-hommes et une multiplication des initiatives pour faire bouger en douceur les mentalités. Pour les "banlieues", elle fait appliquer la loi Ville écrite par son prédécesseur.
Au printemps, Najat Vallaud-Belkacem a encaissé deux coups durs sur les droits des femmes: la suppression d'une disposition sur la pénalisation des clients de prostituées qu'elle soutenait et le retrait des ABCD de l'égalité, ensemble de ressources pédagogiques pour amener les élèves à réfléchir à ce que veut dire la "mixité des métiers". Un dossier que ressort une partie de la droite, qui exècre la jeune femme, tout juste ministre de l'Education.
Le nerf de la guerre
Le budget du ministère de l'Education nationale augmentera de 1,1 milliard d'euros en 2015, a annoncé le prédécesseur de Najat Vallaud-Belkacem, Benoît Hamon, le 27 août. Le budget de l'éducation a été sanctuarisé en période de rigueur mais, à chaque changement de ministre, des inquiétudes s'expriment.
"Jusqu'à présent" l'engagement de M. Hollande de créer 60.000 postes sur le quinquennat "est tenu", a souligné Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, deuxième syndicat de l'éducation, lors de sa conférence de rentrée mercredi.
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