Devenir surveillant pénitentiaire - Fonction publique de l'Etat
Les personnels de surveillance représentent la grande majorité des métiers dits de la pénitentiaire. Au 1er janvier 2011, on en recensait 25 873 sur des effectifs totaux de 35 121 personnels, selon les chiffres du ministère de la Justice.
(Mis à jour le 22 juin 2020)
Les statuts des personnels de surveillance des établissements pénitentiers
Les personnels des prisons relèvent de plusieurs statuts :
- statut général de la fonction publique,
- statut particulier de l'administration pénitentiaire,
- statut spécial précisé dans le décret du 14 avril 2006.
Les surveillants pénitentiaires
"Le cœur du métier, c'est la détention", résume Loïc Broudin, secrétaire national de l'UFAP (Union fédérale autonome pénitentiaire). Et les surveillants pénitentiaires (corps de catégorie C) en sont les pivots.
Chargés d'assurer la sécurité et la discipline au sein des établissements, ils sont en effet en contact quotidien avec la population pénale. Ils participent à l'exécution des peines et ont ainsi un rôle dans la prévention de la récidive et le processus de réinsertion des détenus. Ils peuvent être amenés à travailler autant avec des adultes qu'avec des mineurs. Certains d’entre eux assurent, après une sélection en interne, des missions spécialisées :
- moniteur de sport,
- formateur,
- chargé d'application informatique,
- membre d'une équipe régionale d'intervention et de sécurité…
Au final, si les surveillants pénitentiaires doivent faire preuve de rigueur et d'autorité, le sens de la communication et de la relation à l'autre est également primordial : "Un aspect du travail repose sur la socialisation avec les autres, avec les détenus, illustre un surveillant-éducateur dans un établissement pour mineurs, dans un témoignage audio du ministère de la Justice. Il y a différentes facettes, notamment avec les mineurs : d'un côté le surveillant qui fait respecter les règles, et de l'autre une sorte de grand frère. Nous sommes aussi là pour les aider à vivre du mieux possible leur moment de détention".
A retenir
Evolution professionnelle
Les surveillants peuvent, avec cinq ans d'ancienneté, évoluer vers le statut de surveillant brigadier, qui comporte plus de responsabilités sans pour autant exercer une supériorité hiérarchique sur les autres surveillants. Les surveillants doivent, pour cela, passer des unités de valeur (UV) et en réussir au moins trois.
La formation à l'Enap (Agen)
Après l'admission au concours, les élèves surveillants suivent une formation de huit mois, rémunérée, à l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap) à Agen. Le rang de classement, à l'issue de la formation, détermine l'affectation.
Focus
L'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap)
Tous les professionnels de l'administration pénitentiaire (surveillants, directeurs, personnels des SPIP, agents administratifs et techniques) suivent une formation initiale à l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap), établissement public administratif basé à Agen et rattaché au ministère de la Justice. L'Enap assure également la formation continue des professionnels du secteur pénitentiaire.
Les postes d'encadrement dans la pénitentiaire
Les surveillants pénitentiaires peuvent ensuite évoluer vers des postes d'encadrement:
- premier surveillant (catégorie C),
- et major pénitentiaire (catégorie B).
Un surveillant ou un surveillant brigadier peut accéder au grade de premier surveillant par concours interne, après au moins six ans d'ancienneté. La formation d’adaptation à cette fonction s’étend sur treize semaines.
Comme les surveillants, les premiers surveillants peuvent exercer des missions spécialisées (formateur du personnel, référent local informatique, coordinateur du service des sports…).
Un premier surveillant doit ensuite justifier de treize ans de service au sein de l’administration pénitentiaire, dont quatre dans son grade, pour devenir major pénitentiaire, et ce après un examen des capacités professionnelles.
Les postes de commandement du personnel de surveillance de l'administration pénitentiaire
Le corps de commandement du personnel de surveillance de l'administration pénitentiaire comporte trois grades :
- lieutenant,
- capitaine,
- et commandant.
Ce corps est accessible par promotion interne : les premiers surveillants et majors pénitentiaires âgés de 38 ans au moins, et justifiant d'au moins quinze ans de service dont cinq ans d'encadrement, peuvent ainsi accéder au poste de lieutenant pénitentiaire (catégorie B).
Au bout de deux ans, ils peuvent être promus capitaines. Enfin ces derniers, après six ans, peuvent accéder au grade de commandant pénitentiaire, par un examen professionnel.
Le grade de lieutenant pénitentiaire est également accessible par concours, interne pour les fonctionnaires de l'Etat, et externe pour les personnes titulaires d'un diplôme de niveau bac +2 et âgées de 40 ans au plus au 1er janvier de l'année du concours.
Témoignage : "Le travail a été impacté par différentes réformes"
Loïc Broudin, secrétaire national de l'UFAP (Union fédérale de l'administration pénitentiaire), 1er surveillant
"Le travail en milieu pénitentiaire a été beaucoup impacté par différentes réformes intervenues ces dernières années, qu'il s'agisse des nouvelles règles pénitentiaires européennes (RPE) pour la labellisation des quartiers "arrivants" qui impliquent des nouvelles missions pour le personnel en terme d'accueil notamment, ou de la loi pénitentiaire de 2009.
Cette dernière consacre, notamment, le principe d'encellulement individuel [possibilité, pour les détenus, de choisir entre être seul ou à plusieurs dans une cellule, ndlr], ce qui est totalement impossible à mettre en œuvre dans les conditions actuelles de surpopulation pénale…
Il y a également de plus en plus de nouvelles missions, avec l'ouverture des UHSA (unités hospitalières spécialement aménagées), des UHSI (unités hospitalières sécurisées interrégionales) pour les soins psychiatriques…
Le milieu carcéral est également fortement touché par la RGPP, sachant qu'en 2010 a été annoncée la fermeture de 86 établissements… Finalement, ce ne sera "plus que 43". D'un côté, on ouvre une vingtaine de nouveaux établissements, mais de l'autre, on démantèle un service public de proximité dans beaucoup de villes avec, derrière, la délocalisation de centaines de familles. Nous nous battons donc pour limiter l'impact de la RGPP qui entraîne un manque de personnel à tous les niveaux."
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