Travailler à l'hôpital : l'importance du collectif
L'hôpital doit assurer l'égal accès de tous aux soins, et être en mesure d'accueillir les patients 24 heures sur 24. Des contraintes qui pèsent évidemment sur l'organisation du travail. Pour y répondre, la force première de l'hôpital est le travail collectif.C'est ce qui ressort d'une enquête nationale [pdf], publiée en novembre 2009, où les personnels ont été interrogés sur leur entourage professionnel, leurs rythmes de travail et leurs horaires, les procédures, les délais... Un type d'enquête jusque-là réservé au secteur marchand.C'est grâce à ce travail collectif que les personnels hospitaliers (soignants surtout) peuvent compter sur l'appui des collègues et de la hiérarchie, en cas de surcharge de travail, de difficultés face à un patient ou à sa famille. L'entraide est particulièrement développée.En ce qui concerne les horaires, majoritairement imposés, un tiers des infirmières du public déclarent travailler le week-end et la nuit, et 45 % dépasser les 35 heures hebdomadaires. La moitié des médecins travaille plus de 50 heures par semaine.En trois ans, comme dans les autres secteurs de l'économie, 46 % des salariés ont ressenti une accentuation de ces contraintes de rythme de travail, notamment dans les hôpitaux publics. Et ce rythme est vécu comme plus soutenu dans les établissements qui font face à la montée de l'isolement ou à l'appauvrissement des usagers. La qualité du travail et les délais sont jugés extrêmement difficiles à respecter simultanément en cas de pics d'activité.Enfin, les professionnels médicaux et soignants manifestent un fort sentiment de responsabilité et une forte implication.Cependant, une bonne moitié ont le sentiment que leur travail n'est pas reconnu à sa juste valeur, notamment les infirmières et aides-soignantes (60 %).Catherine Maisonneuve