Les métiers de l'hôpital public : beaucoup d'embauches en CDD ou CDI
Près d'un salarié sur cinq est contractuel dans la fonction publique hospitalière. Beaucoup subissent cette situation. Mais quelques-uns l'ont choisie : ils préfèrent être embauchés sous CDD ou CDI, pouvoir négocier leurs salaires et ne pas être enfermés dans le statut. A côté, catégorie particulière : les médecins intérimaires. Des praticiens libéraux qui monnayent, parfois très cher, leurs "prestations" à l'hôpital public.
[mise à jour : mars 2015] Les agents contractuels représentent 16,5 % des emplois de la fonction publique hospitalière, fin 2011((en équivalents temps plein, hors contrats aidés, source : rapport sur l'Etat de la fonction publique, éd. 2014)), deux fois plus qu'en 1996. Ils sont particulièrement présents dans la filière administrative et technique, et ouvrière.
Cette hausse importante des contractuels s’explique par la mise en place des 35 heures, les exigences de flexibilité du travail et la mauvaise situation financière des établissements de santé publics. De plus, de nombreux agents sont contractuels avant de pouvoir passer un concours leur permettant d’être titularisés.
Des établissements ont également recours aux contrats pour des postes qui correspondent à de nouveaux métiers de la fonction publique hospitalière, comme responsable du contentieux, contrôleur de gestion, responsable communication ou ingénieur informatique.
"Aujourd’hui, on trouve des contractuels aux deux extrémités de l’échelle : parmi les ingénieurs et parmi les agents de service hospitalier", note un DRH.
Une rémunération décidée au cas par cas - La rémunération des contractuels est décidée au cas par cas, en fonction du CV de la personne. Certains établissements ont choisi d’élaborer une grille de référence pour les salaires de l’ensemble des contractuels.
A noter
Certains y trouvent leur compte
"Le statut de contractuel n’est pas forcément subi, il peut être choisi", tient à souligner Luce Legendre (Adrhess), "de jeunes diplômés y voient leur intérêt en termes de salaire, et aussi quand ils ne souhaitent pas s’engager sur une longue période dans un établissement”.
La lutte contre la précarité - Suite à un accord signé le 31 mars 2011 entre l’État, les organisations syndicales et les représentants des employeurs territoriaux et hospitaliers, en vue d’améliorer les conditions d’emploi des agents contractuels dans la fonction publique, la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012 prévoit notamment la transformation, sous certaines conditions (durée des contrats), des CDD en CDI et la titularisation des contractuels. C’est à l’employeur de proposer à l’agent contractuel la transformation de son contrat en contrat à durée indéterminée.
Les examens et concours seront organisés par chaque établissement pour ses propres agents. Sur demande du directeur général de l’Agence régionale de santé, ils pourront être organisés pour plusieurs établissements de la région ou du département par l’autorité investie du pouvoir de nomination de l’établissement comptant le plus grand nombre de lits.
La loi du 12 mars pourrait susciter 40 à 50 000 titularisations et 100 000 “cédéisations” dans les prochaines années, toutes fonctions publiques confondues.
Néanmoins, le recours à des contractuels demeure possible, pour une durée maximale d’un an, prolongeable dans la limite d’une durée totale de deux ans, si la procédure de recrutement pour pourvoir l’emploi par un fonctionnaire n’a pu aboutir.
"En raison du besoin en remplaçants, élevé et constant, qui s’explique par la pyramide des âges, la pénibilité des métiers ou encore la durée des congés maternité, plus longs en milieu sanitaire, il y aura toujours des emplois précaires à l’hôpital", avertit Richard Barthès (CHU Toulouse).
Le recours à l'intérim
Face au manque de médecins, notamment d'anesthésistes, de radiologues ou d'urgentistes, les directions des hôpitaux font de plus en souvent appel à des médecins intérimaires, payés à prix d'or.
En décembre 2013, un rapport du député PS Olivier Véran, également neurologue au CHU de Grenoble, souligne que ces praticiens intérimaires, très demandés, peuvent être rémunérés jusqu'à 15.000 euros par mois, soit 2,5 fois plus que le revenu moyen d'un médecin hospitalier.
L'un des objectifs du projet de loi Santé discuté au Parlement en mars 2015 est d'«introduire plus de transparence et de rigueur dans le recrutement de ces praticiens temporaires en plafonnant leurs revenus». Ce texte créé aussi un nouveau statut à l'hôpital, celui de «praticien remplaçant titulaire». Le recul à 72 ans de la limite d'âge pour travailler à l'hôpital vient ainsi compléter la panoplie déployée par le gouvernement pour éviter de recours aux quelque 6 000 médecins intérimaires du marché.
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