La réforme de l’ENA revue et corrigée
Une réforme de l’Ecole nationale d’administration, créée en 1945 pour démocratiser l’accès à la haute fonction publique d’Etat, a été présentée par le gouvernement Fillon en mars 2009. Elle ne sera qu’en partie appliquée.
Très polémique, la principale disposition consistait à supprimer le classement de sortie pour "faire primer l’esprit de formation sur celui de compétition et mieux adapter les candidatures aux profils des postes", selon Bernard Boucault, directeur de l’ENA jusqu’en juin 2012.
Le principe : les élèves devaient pouvoir candidater librement auprès des administrations pour une première sélection sur la base d’un dossier d’aptitudes anonymisé, avant des entretiens personnalisés.
Après deux tentatives avortées (un projet de décret invalidé en décembre 2009 par le conseil d’Etat, un article de la loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit censuré en mai 2011 par le Conseil constitutionnel), le gouvernement a finalement renoncé en février 2012 à déposer un amendement législatif portant cette réforme.
La suppression du classement avait été réclamée par plusieurs promotions, mais était aussi très critiquée. "Le système du classement est certes brutal et très désagréable, indiquait Arnaud Teyssier en 2009. Mais le supprimer présente des dangers majeurs. Les administrations risquent de recruter non plus sur des critères de compétences mais par le biais de réseaux politiques ou familiaux.
D’autre part, elles seront tentées de choisir en fonction de ce que les postulants auront fait avant l’ENA alors que la force de l’école est de permettre une redistribution des parcours."
Une "classe préparatoire intégrée" a été créée en 2009 dans les murs de l’école pour tenter d’introduire une meilleure diversité sociale au concours d’entrée, alors que les élèves de l’ENA, comme ceux des autres écoles de la haute fonction publique, restent majoritairement issus des classes socialement ou culturellement favorisées. Cette classe est réservée à des candidats de milieux modestes, sélectionnés sur dossier et sous conditions de ressources.
Après une année "d’accompagnement privilégié", les quinze élèves (dont dix "issus de l’immigration") passent comme les autres le concours externe. Les élèves de la première promotion, entrés en octobre 2009, ont tous échoué au concours, un seul étant admissible à l’oral.
Il faut cependant rappeler qu’environ 50 % des élèves admis à l’ENA ont passé le concours deux fois.
La scolarité est en cours de professionnalisation. La formation a été réduite de 27 à 24 mois, avec un renforcement de la part des stages (douze mois), notamment celle du stage en entreprise. La formation, toujours découpée en trois modules (Europe, Territoires, Gestion et management publics), est appelée à s’appuyer davantage sur les études de cas et les mises en situation.
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