Homophobie : moins de craintes dans la fonction publique, sauf pour les enseignants
Peut-on sans crainte parler de son week-end avec son conjoint de même sexe, demander pour lui le bénéfice de la complémentaire santé, ou prendre des jours de congés pour un pacs ?Non, estiment près d’une personne interrogée sur deux (47 %), qui ont choisi de taire, au travail, leur orientation sexuelle, selon une étude sur "la vie des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) au travail", rendue publique le 10 février 2011. Peu d'évolutions. Selon cette étude réalisée par l’association L’Autre Cercle auprès de 930 personnes (dont 27 % travaillant dans le secteur public), les personnes qui font le choix de ne pas être "visibles" le font pour 67 % d'entre elles par crainte des discriminations et des conséquences négatives, et "pas parce qu’elles ne souhaitent pas parler de leur vie privée, par exemple", souligne Lionel Ferraris, responsable de l’Observatoire de l’Autre Cercle. Ce taux était de 74 % en 2006, lors de la précédente enquête sur le même sujet. C’est l’une des rares améliorations notées en quatre ans, car pour le reste, "force est de constater que peu de choses ont évolué, malgré l’existence de charte, label, norme et politiques de diversité". Plaisanteries blessantes. Plus d’un quart (26 %) des répondants ont eu connaissance de comportements homophobes dans leur entreprise ou organisation, qui n’ont donné lieu à aucune réaction de la structure dans 85 % des cas. Les comportements homophobes sont très rarement des violences physiques ou des incitations à la démission. Ce sont le plus souvent des "moqueries", des "manques de respect, jugements de valeur", bref "la chronique de l’homophobie ordinaire… Des plaisanteries, de la dérision, des démarches insidieuses qui peuvent paraître anodines mais sont profondément blessantes et peuvent, à la longue, être à l’origine d’un véritable mal-être", résume Lionel Ferraris. Et ces "jugements de valeur" ne risquent-ils pas de freiner les évolutions professionnelles ? Les inquiétudes sont réelles : "Les LGBT sont d’autant moins visibles qu’ils sont très diplômés, peut-être parce qu’il y a d’autant plus d’enjeux de carrière", souligne Lionel Ferraris. Enseignants sous pression. Dans la fonction publique et les grandes entreprises publiques, 54 % des répondants choisissent d’être "transparents sur leur vie" (contre seulement 43,2 % dans les entreprises privées de plus de 500 salariés) : les LGBT sont donc "plus visibles dans le secteur public"… Avec une exception : le corps enseignant. "Il existe une triple pression dans l’Education nationale : celle de la hiérarchie, des collègues ; celle des parents d’élèves ; celle des élèves. Une enseignante dans un établissement privé a été licenciée, après 25 années d’expérience professionnelle, à la demande des parents d’élèves parce qu’elle avait été vue à une marche de fierté. La problématique est la même dans l’enseignement public : on fait plus de difficultés aux associations LGBT, que pour d’autres associations de la diversité, lorsqu’il s’agit de faire de la sensibilisation dans les établissements scolaires, par peur des réactions de parents d’élèves " note Catherine Tripon, porte-parole de L’Autre Cercle. Interrogés sur le climat général et quotidien dans leur entreprise ou organisation (hostile, neutre, ou bienveillant), les plus pessimistes sont : les ouvriers, les salarié(e)s du BTP et… les fonctionnaires de l’Education nationale. M.B. A lire sur EmploiPublic.fr : Notre dossier sur La diversité dans la fonction publique (juin 2010) Crédit photo : © N. Krief/Fédéphoto
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