Enquête : près de 3 000 directeurs d’hôpital décrivent la complexité de leur métier

La Rédaction • mis à jour le

Une enquête nationale, réalisée par l’Association des directeurs d’hôpital (ADH), souligne la complexité de ce métier, de plus en plus axé sur le management d’équipe. "Le grand public pense encore que les hôpitaux sont dirigés par des médecins !", déplore Pierre-Yves Gilet (photo). Faire mieux connaître le métier de directeur d’hôpital (DH), c’est l’un des objectifs du groupe de travail "DH aujourd’hui et demain", lancé en 2009 par l’ADH. "L’autre est de construire de nouveaux repères pour les professionnels, dans un contexte de profonde évolution du métier", poursuit le directeur du centre hospitalier de Comminges-Pyrénées (31), animateur de ce chantier dont une première étape s’est achevée, en octobre 2010, par la publication d’une enquête réalisée auprès des 2 800 DH en activité (*). Des managers. Destinée à "prendre le pouls" de la profession, l’étude révèle d’abord l’importance de la dimension managériale du métier. 75 % des répondants considèrent en effet le management d’équipe comme une aptitude "primordiale" du DH, loin devant la vision éthique (32 %) ou le sens de l’innovation (21 %). "Le mode de gestion des hôpitaux ayant pris un tour plus entrepreneurial, les directeurs ont été amenés à développer leur leadership, c’est-à-dire leur capacité à piloter, à négocier et à trancher", commente Philippe Marin, responsable de la formation des DH à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Un métier très complexe. Et ce DH de formation de rappeler les changements qui ont affecté le paysage hospitalier depuis le début de sa carrière, dans les années 1980 : planification sanitaire et territorialisation, implication des médecins dans la gestion de l’hôpital, renforcement des contraintes financières, programmes d’investissement et de restructuration… Des évolutions qui ont, assurément, complexifié le métier : 89 % des DH jugent ainsi "complexes ou très complexes" les contraintes budgétaires, 84 % les évolutions réglementaires, 75 % les relations avec le corps médical… Une formation unique. Formés à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), les directeurs d’hôpital portent, selon l’enquête de l’ADH, un regard contrasté sur les enseignements reçus. La catégorie la plus sévère est celle des directeurs en début de carrière : 34 % des moins de 34 ans jugent en effet la formation "non adaptée", contre 26 % tous âges confondus. Des injonctions paradoxales. Selon les auteurs de l’étude, c’est surtout "l’accumulation, voire le télescopage" des contraintes qui est source de difficultés. Dans les commentaires, une idée maîtresse apparaît : celle "d'injonction paradoxale". "Que faire lorsque l’agence régionale de santé nous demande de mettre notre budget à l’équilibre alors qu’on a, par exemple, un service des urgences en déficit dans une zone où l’offre de soins est réduite ?, illustre Pierre-Yves Gilet. Nous sommes perpétuellement en train de jouer les équilibristes." Un réseau à animer. Autre facteur de complexité : la pluralité des responsabilités au sein du territoire hospitalier (organisation en pôles, en plusieurs sites…) qui bouleverse le positionnement des DH. "Le temps est révolu où l’hôpital formait un bloc fermé sur lui-même, analyse Philippe Marin. L’avenir du métier est à l’animation de réseau, en lien avec les autres acteurs sanitaires locaux." Une évolution d’ailleurs plébiscitée par les directeurs, qui sont 95 % à juger "positive" ou "très positive" l’augmentation de la gestion en réseaux. Ouverture à la mobilité. Rien d’étonnant, dans ce contexte, à ce que les professionnels, à 38 %, ne portent plus le même regard sur leur métier qu’en début de carrière : "Les dichotomies entre secteurs privé et public s’effaçant peu à peu, l’attachement à la notion de service public étant moins valorisé, je me sens moins ‘différente’ aujourd’hui qu’il y a quinze ans et mon horizon s’ouvre, reconnaît Nathalie Robin-Sanchez, directrice des usagers, des risques et de la qualité au CHU de Nantes. Je peux donc envisager de mettre mes compétences et mes valeurs au service d’autres secteurs (enseignement, collectivités territoriales, recherche…), que ce soit dans le privé ou dans le public." Un attrait pour la mobilité que souligne l’étude : 73 % des directeurs se déclarent ainsi prêts à s’investir dans une autre fonction publique. Et si 26 % seulement se verraient exercer dans le privé lucratif, cette proportion atteint 42 % chez les moins de 34 ans. Stéphanie Lampert (*) Enquête réalisée par internet entre le 20 mai et le 28 juin 2010. Résultats publiés dans Le Journal de l’ADH n° 29, p. 10 à 21. Pour aller plus loin, téléchargez le dossier paru dans le JADH n° 29 - sept-oct 2010.

Un article de La Gazette Santé Social

Photo : © C. Bellavia

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