Devenir meneur de chevaux dans la fonction publique, comme José

Laure Martin
DOSSIER : Travailler dans l'environnement et l'énergie

Au bois de Vincennes, on se croirait à une autre époque : un cheval de trait tire sur un arbre pour l’abattre, pendant que deux autres chevaux attendent, attelés à une remorque. Qui les dresse, les fait travailler et les bichonnent ? Ce sont les "meneurs de chevaux" de la ville de Paris.

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Jason, Idéal et Ukraine sont des collègues de travail pas comme les autres. Ces chevaux de trait travaillent depuis 1998 dans les bois de Vincennes, avec 5 agents de l'atelier des chevaux de trait du bois de Vincennes.

Je suis passionné par les chevaux, c’est génial de pouvoir travailler avec eux.

José Thorel, meneur de chevaux

"Quand on travaille avec les chevaux, on n’a pas le même rapport avec le public. Les promeneurs viennent nous voir, ils sont curieux. Ils s’arrêtent, malgré le bruit des tronçonneuses", souligne José Thorel, qui s’est porté volontaire pour travailler à l’atelier des chevaux de trait, dès la création de celui-ci, en 1998 donc.

Les quatre saisons des meneurs de chevaux

En hiver, les chevaux effectuent essentiellement du débardage, le transport du bois ou de grumes, ou encore l’abattage et le transport des déchets verts. En été, « ils participent à l’arrosage et à la livraison de branchages frais au zoo du bois de Vincennes pour les girafes », indique Jean-Claude Carretier, agent de maîtrise, responsable de l’atelier forestier au bois de Vincennes. Toute l’année, les chevaux entretiennent les pistes cavalières.

Ils participent aussi à la Fête de l’arbre : les agents reçoivent des élèves pour leur montrer de quelle manière les chevaux sont utiles à l'homme, en lui épargnant des troubles musculo-squelettique, grâce à une meilleure ergonomie du travail. "On ne souhaite pas faire des balades avec nos chevaux, afin de ne pas tomber dans le côté touristique", précise le responsable.

Des agents de la ville de Paris volontaires

Au début du projet, l’équipe avait 2 chevaux et 3 agents. Aujourd’hui, 5 meneurs s’occupent de 4 chevaux (dont l'un sera bientôt réformé). Les agents ont été recrutés sur la base du volontariat et ont bénéficié d’une formation de quatre semaines à la bergerie nationale de Rambouillet, et au Centre européen de ressources et de recherche en traction animale.

Les agents ne travaillent pas toujours avec le même cheval. Donc, pour veiller à l’harmonie des ordres, je fais venir un formateur trois jours par an pour revoir les bases et développer le savoir-faire.

Jean-Claude Carretier, agent de maîtrise, responsable de l’atelier forestier
« C’est le maire de Paris de l’époque (1998), Jean Tiberi, qui a eu l’idée de réintroduire les animaux en ville », explique le responsable. Les conseillers ont décidé que l’idéal serait de développer ce projet au sein des espaces verts, notamment dans les bois. Un responsable du bois de Vincennes a sauté sur l’occasion. Après le décès de Noirot, en 1977, plus aucun cheval n’avait travaillé à Paris. L’idée impliquait donc une certaine organisation et une étude de faisabilité préalable.

Réintroduire les animaux dans la cité : Strasbourg, ville pionnière

« Strasbourg était alors la seule collectivité à utiliser les chevaux de trait pour ramasser les poubelles ou faire découvrir les bois aux scolaires notamment, souligne Jean-Claude Carretier, investi dans le projet depuis l’origine. Nous sommes donc allés à Strasbourg pour observer et prendre des idées. »

La volonté initiale des responsables du bois de Vincennes était de remettre les chevaux de trait au travail, dans une démarche d’aménagement durable. « De nombreuses associations écologistes militent dans ce sens et estiment qu’il y a une place pour la traction animale, indique l’agent de maîtrise. Ce n’est pas une aberration de voir un cheval travailler à la place d’un tracteur. » C'est écologique, puisque les chevaux font beaucoup moins d’impacts sur le sol que les machines. « C’est aussi économique, ajoute-t-il. Car un cheval fait le même travail que les machines, mais il use beaucoup moins rapidement le matériel, car il est plus doux et plus lent. »

Préserver la race - Le recours aux chevaux de trait permet également de préserver la race. « Avec la mécanisation de l’après-guerre, cette race a perdu au niveau génétique, car elle était surtout destinée à la boucherie », explique Jean-Claude Carretier. Parmi les 9 races de chevaux de trait, l’équipe a choisi les ardennaises. « Nous les avons achetées débourrées, et avons terminé de les dresser à l’atelier du bois de Vincennes, précise-t-il. Ce sont des chevaux paisibles, qui doivent être habitués au bruit de la tronçonneuse. » Pour les choisir, l’équipe a participé à un rassemblement de chevaux et a été aidée par un professionnel afin de respecter leur cahier des charges.

Ce sont des chevaux paisibles, qui doivent être habitués au bruit de la tronçonneuse.

Jean-Claude Carretier

Bon pour l'environnement et l'emploi local

Recourir aux chevaux de trait, c'est bon, aussi, pour l’activité économique et l'emploi local. « Nous avons eu des soucis pour trouver le matériel adéquat pour les chevaux, se souvient Jean-Claude Carretier. Car nous avons besoin de remorques et d’attelage pour le travail, et non pour le loisir. Nous avons donc fait fabriquer du matériel en Suisse, sur plan. Certes, l’investissement a un coût, d’autant qu’il s’agit de petites productions, mais nous parvenons à obtenir des subventions. »

Pour le moment, aucun détracteur au projet ne s’est manifesté. Même la Fondation Brigitte Bardot a proposé un nouveau propriétaire à un cheval réformé à cause d’un problème à la patte, et qui vit aujourd’hui une retraite heureuse dans la Drôme.

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