Métier de la transition écologie : devenir berger urbain
Dans la commune de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) sont arrivés des chèvres, des moutons et des brebis. Une mode, une lubie ? Plutôt un choix écologique et social. D’autres communes font ce choix. Et un nouveau métier apparaît : berger urbain !
L’écopâturage est moins polluant que les machines et moins coûteux en énergie. Cette nouvelle façon de gérer les espaces verts est bonne également pour la biodiversité. Elle permet la renaissance d’une faune disparue dans les villes. Au sein des petites communes ou des grandes collectivités territoriales, la présence de mammifères herbivores est source de bien-être, prétexte à discussions et favorable au lien social. Et puis, à la faveur de l'engouement pour l'écopâturage, un nouveau métier vert est en plein essor, celui de berger urbain.
Nouveau métier vert : berger urbain
Employé par une collectivité territoriale, commune, structure intercommunale, le berger urbain sait conduire un troupeau pour le mener d'un espace à l'autre. Il veille à la santé des animaux (approvisionnement en fourrage et en eau, hygiène, repérage de maladies, etc). Il entretient sa bergerie, lieu de repos des animaux, ainsi qu'un site pédagogique, où le berger urbain accueille des groupes d’enfants.
Le berger urbain a souvent acquis ses compétences au sein d’associations qui font la promotion de l’agriculture urbaine. Il peut aussi être recruté directement par les collectivités.
Une forte expérience dans l'élevage et un BTS agricole sont recommandés. Le berger urbain participe également à la construction des clôtures, à l’entretien de sa bergerie, etc.
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L’écopâturage : un choix écolo pour gérer les espaces verts
Sur le volet environnemental, les moutons battent les tondeuses mécaniques à plates coutures : diminution du bilan carbone, aucune pollution des sols (zéro produit phytosanitaire), ni nuisance sonore. On constate aussi le retour de la biodiversité sur les espaces broutés.
Le secret ? Les excréments de ces mammifères attirent les insectes, donc les oiseaux, qui en raffolent. Certes, l'écopâturage ne permet pas d’obtenir le même résultat que la tondeuse. Les animaux broutent à leur rythme, selon leur faim. Il ne faut pas imaginer augmenter la cadence, en faisant grossir le troupeau.
Les chèvres et moutons ont besoin d'un minimum d'espace, plusieurs centaines de mètres carrés par chèvre au minimum. Ne comptez pas plus de 3 à 4 ovins à l'hectare. Faire appel à ses mammifères herbivores, c'est une autre manière de gérer et d'appréhender certains espaces qui n’exigent pas un entretien régulier. Et contrairement à la tondeuse, les espaces tarabiscotés, les pentes et les talus ne font pas peur aux moutons !
Des animaux "qui font du bien" à beaucoup de monde !
Ces animaux dans la ville offrent quantité de bienfaits. Les centres de soins qui disposent d’un pré ou d’un coin de verdure sont des sites de choix pour l’écopâturage. Il ne s’agit alors pas tant d’entretenir la pelouse ou le pré, que d’agrémenter le cadre de vie des patients. La présence de ces affectueux mammifères herbivores fait un grand bien aux patients qui prennent plaisir à les voir gambader ou à les caresser. Autre plus-value, les moutons, chèvres et autres animaux sont un sujet d’observation très apprécié des jeunes écoliers notamment.
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Ecopâturage : quel coût pour les communes ?
Question budget, les économies ne sont pas systématiques. Elles dépendent de nombreux paramètres : le type de site, l’animal, (vache, âne, chèvre, mouton…), le fonctionnement de la gestion précédente. D’un côté, l’écopâturage libère du temps pour les agents des espaces verts. Mais de l’autre, la commune devrait faire appel au service d’un berger urbain et entreprendre un certain nombre d’aménagements (bergerie, clôtures).
De plus en plus de villes pratiquent l'écopâturage
Un quart des villes converties à l’écopâturage comptent plus de 50 000 habitants. Les animaux les plus appréciés sont les moutons (et les brebis) devant les chèvres, les bovins et les équidés (particulièrement les ânes). Une fois qu’une commune goûte à l’écopâturage, la pratique a tendance à essaimer. Preuve que cette alternative à la tondeuse est intéressante : dans la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise, après Courdimanche, plusieurs villes lui ont emboîté le pas : Jouy-le-Moutier, Cergy, Vauréal.
En Normandie, c’est Varengeville-sur-Mer qui a commencé. La commune accueille, depuis juin 2015, des chèvres des fossés, qui entretiennent un terrain à proximité du cimetière. Depuis mai 2016, sa grande voisine Dieppe a signé une convention de partenariat avec l’association Ökotop, dont le principal objectif la protection de la biodiversité par des interventions de conseils, de gestion, d'animation et de sensibilisation auprès des collectivités et établissements publics, des entreprises, des associations et des particuliers.
Les grandes villes comme Lille, Rennes, Grenoble ou Paris ont aussi adopté l’écopâturage, à petites doses, certes.
Les "tondeuses écologiques" de Moissy-Cramayel
Moissy-Cramayel, en Seine-et-Marne, s’est lancée dans l’écopâturage en mai 2016. Chèvres, moutons et brebis ont été installés dans différents endroits de la commune : lycée de la Mare Carrée, école des Grès et collège de la Boétie. Dès leur arrivée, deux des chèvres qui avaient pris leurs quartiers en face du lycée ont donné naissance à deux chevreaux : Markaré et Milony (noms choisis via la page Facebook de Moissy !).
Les adorables bébés viennent ainsi grossir les rangs des pensionnaires : Malice, Augustin, Philo et Ninon, entre autres. Les stars ont fait également la Une du journal municipal, avec ces qualificatifs élogieux : "Tondeuses écologiques", "Fertilisant naturel" ou encore "Protectrices en faune et flore".
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Ecomouton clé en main
Font florès sites, entreprises et associations spécialisés dans l’accompagnement à l’écopâturage pour les communes. Sur www.ecomouton.fr, on apprend comment agir pour la biodiversité… en louant un cheptel de moutons. Ces structures proposent même des services "clé en main".
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