« Depuis toute petite, j’ai su que je voulais m’occuper de bébés ou d’enfants, se souvient Christine Morel. J’aurais pu être infirmière car j’avais également réussi le concours. Mais j’ai préféré suivre la formation d’un an pour devenir auxiliaire, et exercer davantage dans le relationnel plutôt que la technicité et je ne regrette pas du tout mon choix de carrière. »
L’accompagnement des bébés malades
Depuis le début de sa carrière, Christine n’a exercé que dans un seul établissement : la maternité régionale universitaire du Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy. Elle commence par la néonatalogie, service où elle a exercé pendant 23 ans. « Je me suis occupée des bébés malades à leur naissance, qui ne pouvaient pas rester dans le service de suites de couches avec leur maman », raconte-t-elle. Un travail qu’elle effectue en binôme avec l’infirmière. Elle est en charge des soins du bébé, elle le pèse, le mesure. Mais elle doit aussi rassurer les parents, mettre en place l’allaitement avec les mamans qui le désire ou préparer les biberons pour les autres. « Mon rôle était aussi d’apprendre aux parents à bien s’occuper de leur bébé avec les soins comme le bain, le lavage du nez, fait-elle savoir. J’étais et je suis toujours, à leur écoute car souvent les nouveaux parents ont de nombreuses questions à poser. »
Conseils et éducation des parents
En 2007, Christine change de service pour prendre en charge les mamans et leur bébé au sein de celui des suites de couches. « Nous étions trop nombreuses en néonatalogie, la direction nous a donc demandé si certaines d’entre nous étaient volontaires pour changer de service, ce qui était mon cas », fait-elle savoir.
Et de poursuivre : « J’ai adoré travailler dans ce service, car il faut tout apprendre aux parents, en trois jours, avant leur retour à la maison. » Après six ans, Christine change de nouveau de lieu d’exercice, pour intégrer l’unité Kangourou. « Cette unité est à la jonction des deux précédents services car nous prenons en charge, en binôme avec une infirmière puéricultrice, des bébés qui ont besoin d’une surveillance un peu plus poussée, mais pas au point d’être pris en charge en néonatalogie, explique Christine.
Ils peuvent donc rester en chambre avec leur maman. » C’est le cas pour les bébés de mamans toxicomanes, afin de s’assurer qu’ils n’ont pas de syndrome de sevrage, des bébés avec une jaunisse, des bébés prématurés à partir de 35 semaines environ, des mamans ayant accouché sous césarienne. « En dehors du bilan sanguin effectué par l’infirmière puéricultrice, le reste de mon travail est identique au sein, à savoir, conseils et éducation des parents », explique-t-elle, précisant qu’elle n’est pas non plus habilitée à donner des médicaments ou procurer des soins d'urgence.
Son employeur lui a permis de faire de nombreuses formations sur l’allaitement, les soins de développement, la douleur, le positionnement du bébé, les risques de maltraitance, les massages, portage et emmaillotage des bébés. « Ma plus grande réussite, c’est lorsque j’arrive dans les chambres face à des mamans en larmes, et qu’après avoir passé un moment à les accompagner, elles retrouvent le sourire, reconnaît-elle. C’est pour cela que je voulais exercer un métier relationnel. » Après 35 ans de carrière, elle a toujours à cœur cette transmission de ses connaissances aux mamans. « J’ai aussi gagné en assurance et en expérience, ce qui les rassure », conclut-elle.