Les concours de recrutement des attachés territoriaux changent ! Un décret, publié le 24 juin au Journal officiel, fixe les nouvelles modalités d'organisation de ces concours qui vont être gérés par les centres départementaux de gestion de la fonction publique territoriale à partir du 1
er janvier 2010 (et non plus par le Centre national de la fonction publique territoriale - CNFPT). Ce
décret détaille notamment le contenu des concours.A partir du 1
er janvier 2010 :
Trois concours - interne, externe et troisième concours - sont organisés, comme auparavant avec le CNFPT. Ils sont tous ouverts dans une ou plusieurs des
cinq spécialités, à choisir lors de l'inscription :
- administration générale
- gestion du secteur sanitaire et social
- analyste
- animation
- urbanisme et développement des territoires.Les
épreuves, allégées, sont
plus opérationnelles.
Les nouvelles épreuves des concours interne et troisième concours
Le
concours interne et le
troisième concours ne comportent plus qu'une épreuve écrite sur dossier et deux épreuves orales, dont une facultative :- L'
écrit consiste en la rédaction d'un rapport ou d'une note, selon la spécialité choisie. Il exige du candidat des solutions opérationnelles. Celui-ci sera évalué sur ses capacités rédactionnelles, son esprit d'analyse et de synthèse et son aptitude à situer un sujet dans son contexte général.- L'
oral du concours interne, si l'admissibilité est prononcée, comprend un entretien de 25 minutes dont 10 minutes de présentation de l'expérience professionnelle et des compétences acquises, suivies d'une conversation avec, le cas échéant, mise en situation pour évaluer la capacité du candidat à analyser son environnement professionnel et à résoudre les problèmes techniques ou d'encadrement rencontrés par un attaché.- L'
oral du troisième concours se déroule sous forme d'entretien à partir d'un exposé du candidat sur son expérience et ses compétences, sur la base d'un document retraçant son parcours professionnel, remis au moment de l'inscription, selon un modèle fixé par arrêté du ministre chargé des collectivités territoriales. L'entretien vise ensuite à évaluer, le cas échéant sous forme d'une mise en situation, la capacité du candidat à s'intégrer dans l'environnement professionnel au sein duquel il est appelé à exercer, sa motivation et son aptitude à exercer ses missions, notamment dans la spécialité choisie.- L'
épreuve de langue de 15 minutes (traduction et conversation) est
facultative pour ces deux concours.
Les nouvelles épreuves du concours externe
Le
concours externe comprend deux épreuves écrites d'admissibilité (une composition et une note) - au lieu de trois auparavant - et deux épreuves orales (un entretien de 20 minutes et une épreuve de langue) :- La
composition porte sur un sujet d'ordre général relatif à la place et au rôle des collectivités territoriales dans les problématiques locales (démocratie, société, économie, emploi, éducation-formation, santé, culture, urbanisme et aménagement, relations extérieures...). Il est demandé aux candidats, outre des capacités rédactionnelles, de faire preuve d'ouverture au monde, d'aptitude au questionnement, à l'analyse et à l'argumentation ainsi que de capacité à se projeter dans leur futur environnement professionnel.- La
note vérifie l'aptitude à l'analyse d'un dossier relatif à la spécialité choisie.- L'
entretien, en cas d'admissibilité, apprécie, le cas échéant sous forme d'une mise en situation professionnelle, les connaissances administratives générales du candidat et sa capacité à les exploiter, sa motivation et son aptitude à exercer ses missions, notamment dans la spécialité choisie.- L'
épreuve de langue de 15 minutes (traduction et conversation) est obligatoire.
Huit langues peuvent être choisies pour les trois concours : anglais, espagnol, italien, grec, néerlandais, portugais, russe et arabe moderne.Le
programme des épreuves est
fixé par arrêté du ministre chargé des collectivités locales.
L'avis de
Jacqueline Brière, directrice du centre interrégional de concours (CIC) Ile-de-France-Centre à Pantin :
« Rendre les concours plus professionnels »
« Les candidats trouvaient les épreuves très académiques. L'objectif était de rendre les concours plus professionnels. Il n'y a plus de composition écrite en droit public ou finances publiques. A l'oral, il n'y a plus de commentaire. L'épreuve de langue a été réduite de moitié, passant de 30 à 15 minutes et son coefficient réduit. Il ne subsiste que l'entretien professionnel. On ne vérifie donc plus les connaissances en droit ou en finances publiques. Le concours paraît plus facile, mais l'écrit sera plus sélectif car il y aura plus de candidats. Le CNFPT, qui organise ce concours jusqu'à fin 2009, met à disposition des centres de gestion sa base de données. Jusqu'à présent les sujets étaient nationaux. Des centres de gestion se regroupent pour les organiser en commun. »L'avis de
Tai Nguyen Duc, secrétaire national du Syndicat national des cadres territoriaux (SNCT) :
« Les attachés ne sont plus considérés seulement comme des gestionnaires »
« Nous n'avons pas été consultés, mais ce nouveau concours est une bonne chose. Il répond mieux aux attentes. Il est plus adapté à des gens de terrain. Un signe : les finances ont disparu. Auparavant, un attaché était avant tout considéré comme un gestionnaire. A partir de 2010, il sera orienté vers la technique et l'opérationnalité. »
Martine Doriac