Après l’ENA : premiers postes et évolutions de carrière
Un classement de sortie est établi sur la base des notes obtenues lors de la scolarité à l'Ecole nationale d'administration (ENA). Les élèves choisissent, par primauté de leur rang, le corps et/ou le poste dans lequel ils exerceront leurs fonctions.
Mais ce système est devenu hybride : le classement de sortie est toujours en vigueur pour accéder aux trois "grands corps" (inspection des finances, conseil d’Etat et Cour des comptes), mais il ne l'est plus pour les administrateurs civils. Afin de préparer la sortie, un "kiosque" organisé chaque année permet aux élèves de rencontrer leurs futurs employeurs et leurs prédécesseurs récemment sortis de l’école, qui témoignent de leur expérience personnelle.
Les débouchés après l'ENA
L'ENA débouche sur 11 types de métiers très différents, au sein des ministères, préfectures, ambassades, hautes juridictions, etc.
- Administrateur civil au sein des ministères : ce corps représente le plus souvent la majorité des postes offerts chaque année à la sortie de l’école. Le ministère de l’Economie et des finances est le plus gros pourvoyeur (15 postes en 2012).
- Administrateur de la ville de Paris (3 postes en 2012).
- Inspecteur adjoint à l’Inspection générale des finances (5 postes), à l’Inspection générale de l’administration (3 postes), à l’Inspection générale des affaires sociales (2 postes) : missions de contrôle, d’audit et de conseil.
- Auditeur au Conseil d’Etat (5 postes)
- Conseiller de tribunal administratif et de cour administrative d’appel (8 postes)
- Auditeur à la Cour des comptes (5 postes)
- Conseiller de chambre régionale des comptes (4 postes)
- Directeur de cabinet du préfet ou sous-préfet d’arrondissement (9 postes ministère de l’Intérieur, dont 1 ou 2 en administration centrale)
- Conseiller au ministère des Affaires étrangères (4 postes)
Premiers postes
Les élèves choisissent leur affectation au sein des postes proposés selon le rang obtenu dans le classement de sortie. L'école refuse de donner le choix des postes en fonction du classement, arguant que "le palmarès des ministères évolue d'une année sur l'autre beaucoup plus qu'on ne le pense".
Traditionnellement, on sait cependant que les grands corps (inspection des finances, Conseil d'Etat et Cour des comptes), qui offrent les carrières prestigieuses, sont à de rares exceptions près toujours choisis par les premiers rangs, suivis de près par les Affaires étrangères, certaines directions du ministère de l'Economie, ainsi que l'Inspection générale de l'administration et l'Inspection générale des affaires sociales.
Au-delà de ce tir groupé, Bernard Boucault, directeur de l’ENA jusqu’en juin 2012, constate une plus grande dispersion des choix qu'il y a vingt ans : "Derrière le ministère, les élèves regardent davantage le contenu du poste. Ceux qui ont un profil international ou européen intéressent beaucoup, ainsi que les postes de terrain (préfectorale), mais on a vu aussi se développer l'intérêt pour les questions qui touchent à la protection sociale par exemple. Alors qu'autrefois, on disait que les ministères "sociaux" n'avaient pas la cote, aujourd'hui certains partent assez rapidement."
Dans le bas du classement, on retrouve en général les petites préfectures et les tribunaux administratifs de province.
Parcours professionnels
Du fait du classement de sortie, l’élève qui entre à l’ENA ne sait pas quel métier il exercera à la sortie ; son début de carrière ne lui appartient pas entièrement. Un inconvénient tempéré par la grande mobilité permise par la suite et fortement encouragée par l'école. Des ministères au corps préfectoral, voire aux collectivités, les champs ouverts sont considérables.
"Les parcours sont très différents, assure Bernard Boucault, directeur de l'ENA. En général, les anciens élèves restent environ quatre à cinq ans dans leur poste, partent faire leur mobilité obligatoire puis reviennent ou non dans leur administration d'origine.
"Longtemps, les personnes qui choisissaient la préfectorale (une "vocation" pour beaucoup) y ont fait toute leur carrière. "C'est moins vrai aujourd'hui, indique une ancienne élève, les contraintes sur la vie familiale incitant à aller voir ailleurs au bout d'un certain temps". Globalement, la quasi-totalité des énarques quitte un jour son administration d'origine, quitte à y revenir régulièrement entre deux détachements.
Il reste que les possibilités de mobilité ne sont pas égales pour tous. "L'inégalité des carrières est grande selon le corps que l'on intègre à la sortie de l'école, du fait d'une mauvaise gestion des ressources humaines dans la fonction publique d'Etat, déplore Arnaud Teyssier, président jusqu’en 2011 de l'Association des anciens élèves de l'ENA (AAEENA). La mobilité est insuffisante aujourd'hui, car les grands corps et certains ministères ont tendance à se replier sur eux-mêmes.
"De plus en plus d'énarques quittent un jour l'Etat, provisoirement ou non, vers les collectivités territoriales (et de façon très marginale vers la fonction publique hospitalière). L'AAEENA estime, cependant, à moins de 100 (sur 4 527 en activité) le nombre d'anciens de l'ENA en poste (DGS ou DGA) dans les collectivités territoriales, dont une trentaine dans les conseils régionaux.
Enfin, environ 20 % des anciens élèves travaillent dans le secteur privé et 1 % remplit un mandat électoral, national ou local.
Offres d’emploi en lien avec l’article
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Titulaire, Contractuel | 04/12/2024 | CONSEIL DEPARTEMENTAL DU VAUCLUSE
DIRECTEUR ADMINISTRATIF DU SPECTACLE H/F
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Directeur des Ressources Humaines (F/H)
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Adjoint au Directeur des finances (F/H)
Titulaire, Contractuel | 03/12/2024 | VILLE DE OISSEL