Après l’EHESP : témoignages d’anciens élèves

Hugues Ferrand

Directeur coordonnateur du site de Purpan, directeur délégué du pôle de médecine d'urgence, CHU Toulouse. EHESP, promotion 1986-1987.

"De nouvelles fonctions liées aux pôles d'activité"

"Infirmier anesthésiste, j'ai choisi l'EHESP après avoir réussi également les concours de l'ENA et d'un IRA. Ce qui m'intéressait dans la carrière de directeur d'hôpital, au-delà de la connaissance que j'avais de ce milieu, c'était la possibilité d'avoir accès à de nombreuses fonctions (ressources humaines, finances, investissements).

Sorti en 1987, après avoir occupé diverses directions au sein des hospices de Lyon, j'ai été nommé pour mettre en place l'organisation de pôles d'activités, d'abord à Lyon (pôle de coordination gériatrique regroupant cinq établissements) puis au CHU de Toulouse. Ce type de fonctions devrait être de plus en plus présent dans les choix de carrière à l'avenir. Il s'agit de créer des centres de responsabilité pour donner plus d'autonomie et de réactivité à un secteur d'activité.

Le directeur se voit confier soit la gestion très opérationnelle du pôle, soit un rôle de référent sur certains dossiers. Mon expérience d'infirmier me permet d'allier les compétences d'un gestionnaire et la connaissance du terrain, de la logique des soignants.

Quelle que soit la complexité de la gestion des établissements, la réglementation lourde et évolutive, nous ne devons jamais perdre de vue que l'hôpital est fait pour soigner des malades.

En cela, le stage effectué par les élèves de l'EHESP sur le terrain (pendant trois mois, ndlr), auprès des brancardiers, de la blanchisserie, des médecins, est indispensable. Il permet d'aborder l'hôpital par le bon bout, de comprendre pourquoi on prend en charge les malades de telle ou telle manière."

Fabien Verdier

Elève en cours d'affectation comme directeur de la clientèle au CHI de Poissy Saint-Germain, EHESP promotion 2008-2010.

"Devenir chef d'établissement reste l'aboutissement du métier"

"Après une agrégation d'économie-gestion à l'Ecole normale supérieure de Cachan, j'ai passé les concours de l'ENA, de l'INET et de l'EHESP, et obtenu ce dernier. C'est à l'école que j'ai découvert tout l'intérêt de la fonction de directeur d'hôpital, assez méconnue.

Lors des stages, on se rend compte que les compétences managériales sont essentielles, alors que pendant la formation, on est souvent happé par les connaissances techniques.

Il y a beaucoup de compagnonnage dans cette formation, notamment à travers les stages, car certaines compétences ne peuvent s'acquérir que sur le terrain, en observant. Par exemple, comment un directeur se sort d'une réunion difficile avec les syndicats.

J'ai postulé pour la direction de la clientèle du CHI de Poissy Saint-Germain parce que je souhaitais un poste en région parisienne et parce que les enjeux sont importants dans ce domaine, avec la mise en place de la tarification à l'activité (ouverture des droits des patients, codification des activités, etc.).

De plus en plus, il se dit dans la profession qu'il vaut mieux se spécialiser. Mais pour devenir un jour chef d'établissement, mieux vaut savoir varier les profils. On n'a pas forcément cette ambition lorsque l'on entre à l'EHESP. Mais petit à petit, on se prend au jeu ; diriger un hôpital reste quand même l'aboutissement du métier."

Propos recueillis en novembre 2009